Une vie dans des pages

dimanche 31 août 2014

"L'instinct maternel" Barbara Abel (Editions du Masque)




4ème de couv'

Richard et Jeanne Tavier jouent depuis des années la comédie du bonheur parfait. Leur agressivité et leur mépris l'un envers l'autre sont renforcés par le fait qu'ils n'ont pas pu avoir d'enfant. Un soir, Richard lui annonce qu'il la quitte pour une autre. Folle de rage, Jeanne le précipite dans l'escalier où il se rompt le cou. Pour ses proches, pas de doute, c'est une veuve éplorée. Quand elle apprend que faute d'héritier mâle, la fortune familiale ne lui reviendra pas et que Richard a légué son propre argent à une inconnue, elle met en place un plan diabolique...


Mon avis

Lire un livre de Barbara Abel est toujours un gage de qualité, une certitude de plonger dans un thriller psychologique poignant, à l'atmosphère lourde et oppressante. Eh bien celui ci ne fait absolument pas exception à la règle ! Quatrième livre de l'auteure pour moi et je confirme mes premières impressions: je suis définitivement amoureuse de son écriture !

"On ignore toujours à quel moment le destin se penche sur notre existence (...)"

L'histoire est relativement simple: celle d'une femme, Jeanne, qui, ne supportant pas l'idée d'être trompée par son mari, le tue. De là démarre un déferlement de folie pure et simple ! 

De par la qualité de sa plume, Barbara Abel nous tient en haleine pendant 450 pages, un exercice difficile vu la simplicité de l'intrigue (comprendre intrigue simple, en aucun cas simpliste !). Un exercice difficile donc, mais réussi avec brio ! 

Si je n'avais pas su qu'il s'agissait ici de son premier roman, je ne m'en serais absolument pas douté ! En effet Barbara manipule avec une adresse fabuleuse tous les sentiments qui font ses romans: l'amour, la haine, la folie et la vengeance. Mais elle manipule aussi ses lecteurs ! 

La descente aux enfers se fait progressivement, et chaque fois que l'on se dit "c'est bon, on ne peut pas tomber plus bas, ça ne peut pas être plus noir ni plus sombre", eh bien on se trompe !!! Parce que l'auteure nous entraîne dans les profondeurs de la noirceur humaine ! Elle pousse l'angoisse à son paroxysme et l'horreur monte au fil des pages, jusqu'à un final où "L'instinct maternel" prend tout son sens !

Pour un coup d'essai c'est donc un coup de maître ! Ce livre est une véritable bombe, une vraie claque en pleine figure ! 

Magistral !!!




lundi 25 août 2014

"La mécanique du coeur" Mathias Malzieu (J'ai lu)




4ème de couv'

Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d'une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve...

Mon avis

Prenez un zest d'humour, une pincée de poésie, un chouia d'amour et une énorme dose d'humanité, mélangez le tout et vous obtenez un livre qui se lit tout seul, un livre qui reprend tous les sentiments de l'humanité ! 

Amour, amitié, jalousie, mensonge, trahison, tout y est pour passer un moment fort sympathique ! L'auteur nous fait toucher du doigt toutes ces émotions que l'on découvre dès notre plus jeune âge et qui nous poursuivent tout au long de notre vie...

"Je suis en danger de mort ? Peut-être, mais je suis en danger de vie si je ne la revois pas, et, à mon âge, je trouve ça encore plus grave."

Durant ces quelques pages (à peine 150) c'est un plaisir de suivre Jake dans ses péripéties amoureuses, d'aller avec lui en Andalousie, la région de toutes les passions, pour retrouver sa petite chanteuse qui a bouleversé son coeur mécanique...

Un bon moment de lecture qui va se poursuivre avec la découverte du film dès demain (visiblement différent du livre sur certains points d'après ce que m'a gentiment lâché mon fiston ^^) !

Pour couper un peu de mes lectures bien sanglantes c'était un livre parfait...

dimanche 24 août 2014

"Le dernier hiver de Dani Lancing" P.D. Viner (éditions Delpierre)




4ème de couv'



Le meurtre de Dani Lancing, étudiante, a été violent et brutal. Son assassin est resté anonyme. 

Ses parents ne se sont jamais remis de ce cauchemar, même au bout de vingt ans. Leur mariage s'est effondré, la mère a renoncé à sa brillante carrière de journaliste pour chercher le moindre indice, et le père est poursuivi par le fantôme de sa fille.
Tom, son amour d'enfance, se noie dans son boulot de détective pour empêcher que d'autres jeunes filles connaissent le même sort. 
Lorsque Tom découvre une piste et déterre l'affaire, la mère de Dani les entraîne dans sa folie de vengeance sans limites, prête à descendre aussi bas que le monstre qu'elle pourchasse.


Mon avis

L'histoire débute en 2010, soit 20 ans après la découverte du corps de Dani. Jamais son assassin n'a été retrouvé, laissant ses parents dans un profond désarroi. Cette épreuve a fini par les séparer, chacun continuant son chemin de son côté, de façon différente mais tout aussi solitaire...

"Le temps guérit toutes les blessures."

Mais qu'en est-il lorsqu'il s'agit de la mort d'un enfant dans des circonstances aussi atroces ?

P.D.Viner décrit, tout au long de ces pages, la douleur que représente la perte d'un enfant pour des parents. Une mort d'autant plus difficile à accepter qu'elle est intervenue de la façon la plus ignoble qui soit.

Il nous présente deux réactions diamétralement opposées: celle du père, Jim, qui vit en compagnie du fantôme de sa fille, et celle de la mère, Patty, qui n'a de cesse de vouloir venger la mort de sa fille en retrouvant son assassin, même après vingt ans. Deux réactions opposées certes, mais qui traduisent cependant le même malaise, la même douleur. Jim est dans le déni le plus complet et semble avoir une vie plus "facile" que Patty qui va aller plus loin que l'on peut l'imaginer dans la folie destructrice de sa volonté de vengeance. Loin, très loin, trop loin sûrement, avec pour seul et unique but de venger son enfant sans passer par la case justice... 

On se retrouve ainsi entraîné au fil des pages dans la pire des douleurs que des parents puissent imaginer et aucun sentiment ne nous est épargné: la peur, la colère, le doute, la douleur, la dépression ou encore la résignation. Tous ces sentiments font de ce livre une histoire puissante et douloureuse à la fois, qui ne peut en aucun cas laisser le lecteur indifférent. A plusieurs reprise j'ai été prise d'un malaise indéfinissable à la lecture de certains passages...

P.D. Viner nous promène dans des passés plus ou moins proches, ceux des différents acteurs de ce drame, mais sans jamais nous perdre. Ces flash-back nous permettent au contraire de saisir la moindre évolution de l'histoire de chacun et de l'histoire en général.

L'écriture est franche, directe, sans concession, ce qui accentue le mal être que l'on peut ressentir lors de cette lecture. C'est un constat, pas un reproche, car le sujet traité nécessite ce genre d'approche pour livrer un bon roman, et le pari est tenu ! On se retrouve donc ici face à un thriller dramatique et rempli d'émotions, jusqu'à un final inattendu et aussi sombre que tout le reste du roman...

Un moment de lecture difficile mais passionnant et très prenant !

Merci aux éditions Delpierre pour cette découverte, une nouvelle fois très enrichissante !

mardi 19 août 2014

"Memoria" François-Xavier Cerniac (City Editions)




4ème de couv'

Observée, traquée, isolée... Depuis son réveil à l'hôpital, Claire a basculé dans un véritable cauchemar. Elle se rappelle juste avoir aperçu une silhouette menaçante dans son appartement avant de s'écrouler. Aujourd'hui, en découvrant les bandages autour de ses poignets tailladés, la jeune femme soupçonne que la mort de son père, neurochirurgien, a été maquillée en suicide. Claire est-elle poursuivie par le même tueur ? Que cherche-t-il ? Et comment se défendre contre un ennemi parfaitement invisible ? Au fil des jours, les morts s'accumulent et des enfants sont atteints par un mal étrange. Claire n'a pas d'autre choix que de se plonger dans un douloureux passé. Et au bout du chemin, se trouve la vérité. Terrifiante.


Mon avis

Trois personnages, trois destins, deux époques... Et grâce à la plume claire, précise, et qui plus est fort agréable à lire, de FX Cerniac, on ne s'y perd jamais !


Il y a Victor (dans le passé), qui est chercheur sur le cerveau humain (à l'instar de l'auteur qui jubile de jouer avec le nôtre)...


Il y a Déli (entre passé et présent), une jeune fille machiavélique à l'enfance détruite par des parents violents...


Et puis il y a Claire (dans le présent), la fille de Victor. Se sentant responsable de la mort de sa mère à sa naissance, elle n'arrive pas à créer de véritables liens amoureux (au grand désespoir de Philippe, qui jouera pourtant un rôle essentiel dans ce livre...)...

Ces trois destins sont bien évidemment liés et Claire va devoir fouiller pour comprendre qui a voulu attenter à sa vie en faisant croire à un suicide, mais aussi qui a tué son père !

Elle se retrouve alors en plein coeur d'une histoire terrifiante qui semble tourner autour d'elle. Le danger est partout. En qui peut-elle avoir confiance ?
Le passé et le présent vont-il se rejoindre ?
"Claire avait le sentiment de naviguer sans boussole sur un radeau en pleine mer."

François-Xavier Cerniac joue avec nos nerfs, il nous manipule avec brio, et pour notre plus grand plaisir, dans ce thriller psychologique palpitant et diablement bien écrit !!!

Suivre ces trois aventures et leurs ramifications a été un véritable plaisir (preuve en est que c'est le seconde fois que je lis ce livre !)

Si vous ne l'avez pas encore lu foncez, il est encore temps ! La suite ne sort que demain ;) (Inutile de dire que je vais me jeter dessus !!!)

Trilogie "Kaleb" Myra Eljundir (Robert Laffont Collection R)



4ème de couv'



C'est si bon d'être mauvais...

SAISON 1. À 19 ans, Kaleb se découvre empathe : il se connecte à vos émotions pour vous manipuler. Il vous connaît mieux que vous-mêmes. Et cela le rend irrésistible. Terriblement dangereux. Parce qu'on ne peut s'empêcher de l'aimer. À la folie. À la mort.
Sachez que ce qu'il vous fera, il n'en sera pas désolé. Ce don qu'il tient d'une lignée islandaise millénaire le grise. Même traqué comme une bête, il en veut toujours plus. Jusqu'au jour où sa propre puissance le dépasse et où tout bascule... Mais que peut-on contre le volcan qui vient de se réveiller ?

(Pour ne rien "spoiler" c'est volontairement que je ne mets que la 4ème de couv' du 1er tome)

Mon avis

Kaleb est le Mal absolu. Kaleb est le bien à l'état pur, dans toute sa splendeur... Mais Kaleb est avant tout un jeune homme, aux allures de mauvais garçon, qui vous donne envie d'avoir de nouveau 20 ans et de le rencontrer... Ou pas...

Kaleb est un jeune empathe, Enfant du Volcan, qui va devoir tout apprendre de la vie, de l'amour, de l'amitié, de la trahison aussi, mais surtout de son don car, au cas où il serait l'Elu qui doit sauver les siens, il va devoir savoir le maîtriser. C'est un véritable plaisir de le suivre dans toutes les étapes de sa vie, tout au long de ces 1195 pages que dure son aventure !

1195 pages c'est long, enfin on pourrait le penser, mais quand il s'agit d'un livre de Myra Eljundir (scribe du Livre du Volcan) et de l'écriture d'Ingrid Desjours (auteur réelle de ce livre), c'est finalement court, très court, trop court !!!

Avec cette trilogie Myra et Ingrid (c'est volontaire si je les différencie...) mettent le lecteur face à l'une de ses plus grandes peurs: la domination de l'homme par l'homme. La fin du libre arbitre. La fin de la liberté. Pas une domination simple basée sur la hiérarchie, mais une domination plus arbitrale, plus arbitraire, une domination basée sur la différence...

En ce sens, je pense que ce livre va bien au delà d'un roman pour "young adult", parce que, du haut de mes 40 balais, je me suis posé beaucoup de questions sur notre société et ce que nous en faisons...

Cependant je ne vais pas prétendre pour autant que ce livre n'est pas aussi destiné à un jeune publique puisque j'ai parfois eu l'impression de me replonger dans la série "Charmed" avec les soeurs Halliwell qui doivent combattre les démons. Il y a un empathe, une succube, et bien d'autres personnages surnaturels et plus ou moins démoniaques... Et ce côté surnaturel et fantastique m'a littéralement envoûtée !!!

Suivre Kaleb de la France à l'Irlande, puis de l'Irlande à l'Islande, et découvrir sous la plume précise, détaillée et très documentée de l'auteure, ces deux pays qui me sont inconnus, a été un vrai et pur moment de bonheur, d'évasion, de plaisir ! Parce qu'elle ne tombe jamais dans des longueurs inutiles ! Tout est dit, tout est pensé, tout a son utilité... C'est pour cela que je n'hésite pas à qualifier cette plume de magique

J'ai aimé le côté pur et beau de l'histoire. J'ai aimé le côté sombre et obscure aussi dans ce qu'il a y de plus noir. Bref, j'ai aimé cette oeuvre ! Et au final on se dit que Myra, ou Ingrid; ou les deux.... ont raison en disant que :

"Le Bien et le Mal ne sont pas si différents. Ce sont des frères jumeaux qui s'épanouissent différemment. Il suffit parfois d'un minuscule grain de sable pour enrayer la machine et inverser la tendance de chacun. Et si le Mal peut devenir le Bien, c'est que tout est possible..."

Alors si l'envie vous prend de vous demander qui est ce Kaleb, parfois attendrissant, souvent mauvais, malsain, méchant, mais toujours séduisant, si l'envie vous prend donc de savoir qui est ce garçon qui se cherche, qui se joue des sentiments des autres (parfois), plongez dans cette aventure fabuleuse ! 

Si vous trouvez que je ne parle pas suffisamment de l'intrigue, sachez que c'est volontaire, car à la fin d'une trilogie il est difficile d'en parler sans trop en dire et en gâcher en partie la lecture...

Je pense cependant que vous l'aurez compris, ce n'est pas un coup de coeur que j'ai eu pour "Kaleb" (le livre évidemment ^^), c'est un véritable...




Merci Myra Eljundir d'avoir été le scribe de ce livre. Merci Ingrid Desjours d'avoir mené sa plume !!! Même si depuis que j'ai fermé le tome 3 je me sens triste, vide, parce que j'aurais aimé que cela dure encore et encore...

lundi 11 août 2014

"Six ans déjà" Harlan Coben (Belfond noir)




4ème de couv'

Massachussetts, aujourd’hui. Jake et Natalie, une rencontre passionnée, trois mois de pur bonheur. L’amour d’une vie. Jusqu’au jour où Natalie s’en est allée au bras d’un autre, épousé dans la précipitation quelques jours plus tard. Qu’est-ce qui a pu pousser la femme de ses rêves à rompre si brutalement ? Six ans plus tard, Jake, prof de sciences politiques, se pose toujours la question. Mais alors qu’une nécro lui annonce la mort de l’époux de Natalie, les souvenirs rejaillissent et l’espoir renaît, fébrile. Tant pis pour la promesse faite à Natalie de ne pas chercher à la recontacter, le désir est trop fort, et Jake entreprend de retrouver la trace de la veuve. Mais à l’enterrement, c’est une autre que Natalie qui suit le cercueil… Alors qu’Internet reste muet, que la sœur de Natalie lui raccroche au nez et que tous ceux qui les ont croisés ensemble semblent soudain victimes d’amnésie, Jake s’interroge : a-t-il inventé cette histoire d’amour ? Et que lui veut l’homme à la petite camionnette qui semble le suivre partout ? Emporté dans sa quête de vérité, Jake se retrouve au cœur d’une incroyable et meurtrière machination dont il pourrait bien être la prochaine victime. Mais quand l’amour est de la partie, comment accepter de faire machine arrière pour sauver sa peau ? Comment renoncer à celle qu’on aime sans savoir si elle est toujours en vie ?


Mon avis

Nathalie quitte Jake (un amour d'été ou un grand amour ?) pour épouser un autre homme. Lors du mariage, les dernières paroles qu'elle lui adresse sont claires:


"Promets-moi Jake. Promets-moi de nous laisser tranquilles."

Six ans ont passé et Jake a tenu sa promesse, mais à la mort du mari de Nathalie il cherche à reprendre contact avec elle et là, les ennuis commencent... Tout se bouscule dans sa vie...

Il y a malheureusement un petit goût de déjà vu dans ce livre, une variante sur le même thème de "Ne le dis à personne", en beaucoup moins bon cependant. Du coup pas vraiment de surprise...

Malgré tout, j'ai retrouvé cette légèreté dans l'écriture d'Harlan Coben et l'humour de ce dernier que j'affectionne particulièrement. Pas surprenant du tout (parfois même franchement trop gros pour être crédible), mais ce livre se lit très vite et reste un moment de lecture sympathique...

vendredi 8 août 2014

"L'Embaumeur - Ainsi fut-il" Hervé Sard (L'atelier Mosésu)




4ème de couv'


Quand Luc est appelé auprès d'un châtelain milliardaire, il s'attend à une mission ordinaire. Il va vite s'apercevoir qu'à La Pillonerie, on meurt un peu trop souvent, et d'étrange manière. Le petit-fils du maître des lieux a été retrouvé écartelé par quatre chevaux, une pancarte portant l'inscription «Ravaillac» glissée autour du cou. Mort naturelle, selon le médecin de famille...



Une enquête où l'Embaumeur exprime tout son art, entouré de personnages tous plus extravagants les uns que les autres.

Luc Mandoline, un personnage sombre, mystérieux et attachant. Ancien légionnaire, aventurier, et enquêteur à ses heures perdues. Luc Mandoline est l'Embaumeur.



Mon avis

"Ancien légionnaire, aventurier, et enquêteur à ses heures perdues. Luc Mandoline est l'Embaumeur." Jolie présentation de ce héros atypique sur la 4ème de couv', mais Luc Mandoline ce n'est pas que cela ! C'est aussi un homme à l'humour décalé, au franc-parler indubitable, un séducteur (parfois malgré lui), un thanatopracteur qui divertit ! 

C'est donc avec un réel plaisir que je me suis replongée dans l'une de ses aventures, menée cette fois-ci par la plume d'un auteur que j'affectionne, Hervé Sard. (Petite parenthèse personnelle, si vous n'avez jamais lu un livre de lui, lisez "Le crépuscule des gueux", un vrai petit bijou !!!)

"L'écartèlement n'est pas une maladie reconnue par le coprs médical, quand bien même entraîne-t-il une mort certaine."

Et voilà le point de départ de l'enquête de notre Embaumeur national. Embauché par le grand-père de la victime (morte écartelée vous l'aurez compris), qui cherche à connaître l'assassin de son petit fils (mais qui ne cache pas pour autant son animosité envers lui), Mandoline va goûter à la vie de château et ce pour notre plus grand plaisir !

Hervé Sard nous régale dans la description de tous les personnages qui, du coup, prennent une dimension exceptionnelle: 

  • Le "pépé" châtelain royaliste communiste (ça existe ? lol)
  • Le fils polytechnicien qui se comprend très bien dans ses propos (mais qui est bien le seul)
  • Le mèdecin aux allures de prof de tennis qui n'hésite pas à déclarer le décès par écartèlement comme une "mort naturelle" (ouais ouais...)
  • Le jardinier que tout le monde croit sourd et qui se nomme... Bernardo (ben oui ! Zorro n'est pas là mais bon...)
  • La gouvernante vieille fille qui goûterait bien à la bagatelle....
Et j'en passe !

Tout ce petit monde forme une bien charmante équipe dans ce huis-clos au château et l'enquête de Mandoline prend du coup des allures d'Agatha Christie, ce qui fait de ce livre un petit chef d'oeuvre !

Cet opus est bien différent du précédent que j'ai lu ("Anvers et damnation") et c'est ce qui fait tout la force de cette série de l'Embaumeur ! Un auteur différent à chaque fois, qui amène ses qualités, pour une hisoire unique ! Une chose cependant ne change pas: l'humour décalé à déjanté que j'adore !!!

Encore une très belle découverte !

Merci à Hervé Sard d'avoir écrit cet épisode, et à Sébastien Mousse de m'avoir permis de le découvrir !!!


Pour toute commande c'est ici que ça se passe ;)

"Les mères" Samantha Hayes (Cherche midi)




4ème de couv'



Claudia est enceinte et au comble du bonheur. Heureuse dans sa vie de famille, qu’elle partage avec James, son mari, et les jumeaux qu’il a eus d’un premier mariage, elle s’épanouit également dans son métier d’assistante sociale. Mais, quand James est appelé en mission pour l’armée, le couple doit se mettre en quête de la « nanny » idéale pour s’occuper des jumeaux et soulager Claudia dans son quotidien. Zoe Harper, charmante jeune femme aux références impeccables, s’impose comme la perle rare, et s’installe aussitôt chez eux, à Birmingham. Mais il apparaît rapidement que Zoé n’est pas là uniquement pour garder les enfants... et que sa détermination à entrer au service de ce couple tranquille cache de mystérieuses intentions. Face à cette personnalité étrange, Claudia est partagée entre sympathie et méfiance. Pendant ce temps, l’inspecteur Lorraine Fisher et son partenaire, Sam (son mari dans le civil), enquêtent sur une affaire qui terrorise la ville : le meurtre d’une femme sur le point d’accoucher, retrouvée éventrée dans son appartement. Bientôt, une seconde femme enceinte est agressée dans des conditions similaires. Une troisième future maman ne tardera pas à venir alourdir la liste des victimes de ce monstrueux assassin… À travers les voix de Claudia, Zoë et Lorraine, Samantha Hayes signe un thriller totalement imprévisible, qu’un suspense soutenu empêche littéralement de lâcher avant la fin. Conférant à ses personnages une vérité et une densité psychologique rares, elle suscite une empathie immédiate chez son lecteur. Elle aborde enfin, avec un sens magistral de l’intrigue et de la construction, des thèmes aussi universels que le couple, la solitude et la maternité.



Mon avis (partiel...)

Passe encore le style ! Même si j'avoue avoir été quelque peu dérangée... Trois femmes, trois personnages clé, et pour deux d'entre elles l'auteure parle à la première personne (il faut donc réfléchir à chaque fois pour savoir à qui l'on a à faire...), mais les longueurs, pour moi, c'est rédhibitoire ! Point trop n'en faut car je m'ennuie vite !

Et là, ô horreur, il y a les longueurs et, parfois, un passage intéressant ! Quelques unes par-ci par-là j'aurais pu, mais je les ai vraiment ressenties comme un blabla totalement inutile...

Il s'agit donc ici (pour moi je le précise !) d'un flop ! Et, chose rarissime, j'ai capitulé à la moitié !

Cependant ma curiosité m'a poussée à lire la fin. J'ai donc "sauté" 200 pages pour lire les 50 dernières et quelle surprise de constater que je comprenais encore tout ! Comme si j'avais "zappé" des pages inutiles... 

Et cette fin, je le concède, est époustouflante, bluffante, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est totalement inattendue !!! Rien que pour cela ce livre doit valoir le coup, mais à condition de ne pas être dérangé par ces fameuses longueurs...

mardi 5 août 2014

"Souviens-toi de demain" Vanessa Caffin (Calmann-Lévy)


4ème de couv'


Victime d’une agression, Charlie Longe se réveille à l’hôpital totalement amnésique. Non seulement elle a tout oublié de son passé, mais elle est incapable d’enregistrer de nouveaux souvenirs. Pour ne pas perdre le fil des événements, elle tient un journal. Sur la première page figurent quelques lignes pour le moins troublantes : « Je vais mourir. Retrouver mon mari, retrouver Adam », ainsi qu’un numéro de téléphone portable. Est-elle menacée ? Qu’est-il arrivé à Adam ? Pourquoi ne lui répond-on jamais lorsqu’elle appelle à ce numéro ? Déterminée à reconstruire le puzzle de sa vie, la jeune femme part en quête de la vérité, avec ses notes comme seule boussole ainsi que le badge d’une agence de publicité où elle semblait travailler avant son accident. Mais tout sonne faux et la voilà saisie d’une affolante paranoïa, d’autant plus que son entourage paraît s’acharner à brouiller les pistes. Charlie le sait, elle ne peut se fier à personne, ni même à sa mémoire...



Porté par une écriture efficace et des dialogues percutants, Souviens-toi de demain entraîne irrésistiblement le lecteur dans une descente aux enfers dont il ne ressortira pas indemne.

Un thriller psychologique palpitant, jusqu’au rebondissement final… machiavélique !



Mon avis

"J'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien..." Un p'tit air bien sympathique qui reste en mémoire (un peu trop ? désolée ;)). Mais finalement quel bonheur d'avoir un peu de mémoire !

Seulement voilà, Charlie, elle, la mémoire, elle n'en a plus ! Plus de passé, pas d'avenir, juste le présent qui se répète jour après jour. Jour après jour devoir lire ce dont il faut se souvenir. Essayer d'apprendre qui elle est en sachant que le lendemain elle ne s'en souviendrait plus... Suite à une agression et une période de coma elle a tout oublié de sa vie. Le seul moyen de survivre est de noter tous les jours ce qu'elle peut grainer de ci de là pour reconstruire le puzzle désorganisé de son existence.

Mais peut-elle réellement se fier à son carnet de notes ? Peut-elle faire confiance à ces personnes qu'elle croise, ces inconnus qui l'entourent ? Amis ? Ennemis ? Autant de question que nous, lecteurs, nous nous posons en suivant l'évolution de Charlie dans cette descente aux enfers.

"Il n'y a rien de pire qu'un souvenir qui fout le camp. C'est un bout d'histoire qui s'efface, une partie de l'être qui démissionne."

Certes Vanessa Caffin n'a pas innové sur le sujet de l'amnésie (maintes fois traités), mais elle nous livre ici un thriller psychologique fort sympathique. Un écriture simple et incisive rend la lecture très agréable, et un final machiavélique laisse un goût amer dans la bouche. 


C'est noir, très noir, mais c'est bon !

lundi 4 août 2014

"Celui dont le nom n'est plus" René Manzor (éditions Kéro)



4ème de couv'



Londres, au petit matin. Sur une table de cuisine, gît un homme vidé de ses organes. L'assassin est une vieille dame à la vie exemplaire. Pourquoi cette femme a-t-elle sacrifié l'homme qu'elle a élevé comme un fils ? Elle est incarcérée. Pourtant, le lendemain, un autre homme est tué de façon similaire. Par la personne qui l'aimait le plus au monde. À chaque fois, les tueurs, qui ne se connaissent pas, laissent derrière eux la même épitaphe écrite dans le sang de leur victime : Puissent ces sacrifices apaiser l'âme de Celui dont le Nom n'est plus... Trois destins vont se lier autour de ces meurtres incompréhensibles : ceux de McKenna, vétéran de Scotland Yard, de Dahlia Rhymes, criminologue américaine et de Nils Blake, l'avocat de ces coupables qui ressemblent tant à des victimes. Trois destins, et trois vies détournées à jamais de leur cours. Grâce à une plume parfaitement maîtrisée, René Manzor signe un roman aux frontières de l'amour et de la mort dont on ne sort pas indemnes. Un thriller haletant et dérangeant dont vous n'oublierez plus jamais le nom...



Mon avis


René Manzor s'est fait connaître par le cinéma, notamment avec un film de 1986 que j'avais adoré ("Le passage" avec Alain Delon, dont il est réalisateur et scénariste). Du cinéma à l'écriture il n'y a qu'un pas mais peu de gens arrivent à le franchir avec autant de brio... Pari lancé et tenu par l'auteur !

Ce livre est une vraie pépite, une petite merveille ! Bien plus qu'un thriller (palpitant qui plus est), c'est aussi une véritable leçon de vie, d'amour, de courage et... d'humanité ! Leçon de vie par le principal sujet traité qui est le don d'organes... D'amour car il est le fil conducteur de toute l'histoire... De courage car il est omniprésent dans l'enquête, dans la quête de la vérité pour les personnages, mais aussi face à la mort... D'humanité par son écriture qui touche, qui bouleverse et qui remue par sa profondeur !

Tous les personnages ont un intérêt certain et fort: McKenna, un enquêteur de Scotland Yard, touché dans sa chair par la disparition de sa femme. Dahlia Rhymes, criminologue à l'enfance très difficile marquée par un père violent et manipulateur. Nils Blake, avocat dont la vie a basculé depuis sa greffe du coeur... Mais aussi un autre personnage très fort dont je ne vous parlerai pas afin de ne pas trop en dire...

Les cadavres s'accumulent au long des pages, mais cette violence n'est pas gratuite comme dans certains romans. Il y a une véritable finalité et une vraie histoire qui pousse le lecteur à se poser de vraies questions sur sa propre perception des choses...

"La vérité se nourrit du partage. Le mensonge, du secret."

Les chapitres sont très courts, ce qui donne un rythme infernal à l'histoire et qui rend le livre impossible à lâcher avant le mot fin posé. La plume de l'auteur, sublime, y contribue fortement aussi !!!

René Manzor signe ici une thriller puissant au final magistral ! Un vrai petit bijou du genre ! Je ne vais pas en rester là avec cet auteur, l'envie de découvrir son premier roman, "Les âmes rivales" est très forte !!!

Note de fin: l'idée de la dernière page est osée mais géniale: proposer aux lecteurs de remplir leur carte de donneur d'organes...


Bilan de lecture: