Une vie dans des pages

jeudi 27 novembre 2014

"Une nuit éternelle" David Khara (Fleuve noir)


4ème de couv'
 
Dans un Manhattan post-11 septembre vacillant, où le crime règne, les pierres se fendent et les empires s'écroulent, un être venu de l'ombre a décidé de placer tous ses espoirs sur un homme. Werner a ainsi fait le choix de veiller sur l'humanité du haut de ses deux cents ans : il est devenu l'ami de Barry Donovan, un flic droit et intègre qui porte le deuil de sa femme et de sa fille, décédées dans l'effondrement d'une des tours jumelles. Et leurs forces conjuguées ne seront pas de trop pour affronter les exactions qui se préparent. Un pasteur a été égorgé, sa main gauche, emportée. L'assassin s'est livré de lui-même, un ancien toxico, bien connu de Barry. Mais derrière ce bouc émissaire, un Ordre plus ancien que Werner lui-même étend son pouvoir sur les plus bas instincts des hommes...
 
Mon avis
 
Une histoire qui tient la route (et sur plusieurs siècles !), des personnages attachants, un style que j'adore... Le tout donne une véritable révélation !!!
 
Une histoire...
 
Dans "Les vestiges de l'aube" David Khara a posé, ancré même, ses personnages. Du coup cet opus démarre sur les chapeaux de roues: une machination qui traverse les siècles et semble sur le point de voir le jour; un meurtre atroce commis à Manhattan, mais un suspect qui n'a pas le profil idéal pour ce genre d'horreur... Bref, tout est là pour une histoire à couper le souffle ! Et l'auteur ne se gêne pas pour nous peindre un tableau magnifique avec ces quelques ingrédients ! 
 
Des personnages...
 
Quel plaisir de retrouver Barry et Werner !
 
Barry... Ce flic meurtri par la vie depuis la mort de sa femme et de sa fille dans les attentats du 11 septembre, ce flic qui commence à se reconstruire grâce à une amitié improbable avec un vampire...
 
Werner... Ce vampire hors normes qui, on l'a vu dans "Les vestiges de l'aube", repasse lui même ses chemises, et qui devient maintenant le premier vampire Hi Tech avec un téléphone portable ! Mais aussi un homme blessé qui porte ses malheurs depuis plus d'un siècle, et qui "revit" lui aussi avec cette amitié qui le lie à Barry...
 
Un style...
 
L'auteur persiste et signe dans ce style que j'aime tant ! Il joue encore une fois sur deux tons, une écriture riche et soutenue pour Werner, un langage plus courant pour Barry, ce qui donne un récit absolument magnifique à lire.
Magnifique mais aussi très visuel grâce à l'alternance entre la première et la troisième personne, qui permet d'avoir une vue d'ensemble idéale sur les scènes. On a la sensation d'une parfaite globalité, comme si on ne loupait absolument rien, aucun détail ne peut nous échapper !
Il dépeint les personnages et les scènes avec une telle fluidité d'écriture que la lecture est un véritable plaisir de la première à la dernière ligne.
 
Une révélation...
 
Ce n'est donc pas simplement une impression, je suis de nouveau totalement conquise par ce livre de David Khara ! Une plume que je découvre et je n'hésite pas à dire que c'est une véritable révélation !
 
"Certaines pages du livre de nos vies sont parfois écrites à notre insu. Il ne tient qu'à nous d'en inventer les suivantes."
 
Continuez sur votre lancée Mr Khara ! Écrivez-nous une suite aux aventures de Barry et Werner ! Moi, en attendant, je vais continuer à me plonger dans votre œuvre avec la trilogie des Projets et "Thunder"...
 


jeudi 20 novembre 2014

"L'auréole des condamnés" Lionel Behra (Rebelle Editions)


 
4ème de couv'
 
Une victime au comportement absurde... Un innocent qui s accuse... Et un suspect qui prétend détenir le don de percevoir la mort des individus quelques jours avant qu elle ne se produise... Qui ment ? Qui manipule qui ? En qui avoir confiance ! Lorsque les faits contredisent la raison, faut-il croire en l impossible ?
 
Mon avis
 
Suite à l'enlèvement d'une adolescente, Laura se retrouve en première ligne pour mener l'enquête sur ces disparitions de jeunes filles. Jeune flic déjà très marquée par la vie, cette affaire ne va pas être une sinécure pour elle !
 
Une victime pour le moins atypique ! Un suspect finalement tellement sympathique qu'on a presque envie de le prendre pour la victime ! Un jeune homme au côté bad boy franchement insupportable ! Tant de protagonistes qui feraient perdre leur latin au plus fin limier de la police !
 
Quand on ouvre ce livre, on entre dans un véritable labyrinthe ! On tourne, on vire, on cherche, on trouve, on se trompe... Parce que Lionel Behra prend un malin plaisir à manipuler ses lecteurs et il le fait avec brio ! Au point même qu'on se sent parfois totalement perdu !
 
"- L'auréole des condamnés ? (...) Qu'Est-ce que c'est ?
- Un halo sombre qui enveloppe la visage de ceux qui vont bientôt mourir. Une sorte d'aura funeste, tel un voile de vapeur grise émanant de leur être." 
 
A partir de cette explication, ce thriller, somme toute assez classique dans l'histoire et dans sa construction, prend un léger aspect fantastique qui n'a rien pour déplaire et qui lui confère donc une certaine originalité que j'ai appréciée.
 
Le style de Lionel Behra est agréable à lire, une écriture nette et précise (même si j'aurais aimé un petit peu plus de fluidité). Ce second roman de l'auteur mérite une véritable attention pour les amateurs du genre, la façon que l'auteur a de "balader" ses lecteurs est un vrai plaisir !
 
A lire !


Et pour plus d'infos sur les livres de Lionel Behra c'est par ici !!!

http://lionelbehra.canalblog.com/



lundi 17 novembre 2014

"Les vestiges de l'aube" David Khara (éditions 10-18)




4ème de couv'

Depuis les attentats du 11 septembre, Barry Donovan est dévoré par le désespoir. Et ce n'est pas son métier de flic, dans un New-York accablé par la criminalité, qui lui remonte le moral. Son seul réconfort: les conversations virtuelles qu'il entretient chaque soir avec un certain Werner Von Lowinsky, aristocrate cultivé et apaisant. Peu à peu, sans s'être jamais rencontrés, ils deviennent amis, échangeant sur les sujets les plus intimes. Mais Barry ignore encore que Werner n'est pas un homme comme les autres...
 
Mon avis
 
Quel rapport y a-t-il entre le New-York post 11 septembre et la guerre de Sécession ? Aucun ! A part l'Histoire d'un pays évidemment...
 
Quel rapport y a-t-il entre un flic et un vampire ? Aucun ! A moins que David Khara entre en scène et...
 
Et tout explose !!! Les liens se font finalement de façon simple, comme si écrire un thriller fantastique était un travail aisé pour l'auteur... Pourtant on sent bien que rien n'est simple car le travail de recherche est important (au moins pour les faits historiques) mais il n'en paraît rien, tout coule tout seul, à la manière d'une plume (de faucon ?) qui glisserait toute seule sur une page, cette plume c'est celle de l'auteur et elle est magnifique !!!
 
Barry et Werner n'ont rien en commun, mis à part peut-être le fait d'avoir tout perdu. L'un est un flic, l'autre est un vampire. Mais ceci n'empêche pas une amitié improbable mais forte de naître entre ces deux hommes, aussi attachants l'un que l'autre ! Surtout Werner... Ben oui, j'ai un faible pour les vampires (leur côté glamour peut-être...). Et ce lien entre ces deux personnages va se renforcer au fil des pages grâce à un enquête délicate: des meurtres assimilables à de véritables exécutions en bonne et due forme, des meurtres à la fois ignobles et "propres"...
 
Chacun va entraîner le lecteur dans sa propre histoire: pour l'un c'est le Manhattan du 11 septembre, pour l'autre la guerre de Sécession. David Khara nous sert ici deux pans importants de l'Histoire des Etats-Unis avec un brio inégalable (documenté sans jamais être ennuyeux !). Une écriture limpide, un vocabulaire soutenu, un rythme sans aucun temps mort, tous les ingrédients sont là, au service d'un thriller fantastique époustouflant ! Du bonheur à l'état pur !!!
 
D'un point de vue historique rien à dire ! Mais il n'y a pas que cela ! L'auteur nous offre aussi une vision différente des vampires, une vision qui lui est propre et qui m'a totalement conquise. Pas de beau  brun ténébreux éternellement jeune mais un quinquagénaire grisonnant, aux allures de dandy. L'élégance parfaite... Pas de transformation en chauve-souris mais en faucon (beaucoup plus classe quand même !). Pas de cercueil pour dormir, bref, finis les stéréotypes vampiriques ! David Khara revoit le mythe à sa façon et quel bonheur d'obtenir un peu d'originalité dans un sujet maintes fois traité !
 
"Si j'avais cru un jour devenir le premier vampire psychothérapeute ! Je me demande ce qu'en dirait Freud..."
 
Quant à la partie thriller du récit elle est présente et intéressante, mais pas prépondérante, on sent bien que le but premier est de "poser" les personnages (en vue d'une suite qui vient de sortir chez Fleuve Noir "Une nuit éternelle").
 
Le style de l'auteur est extrêmement visuel, tant pour les personnages que pour les scènes décrites, à tel point que j'imaginerais bien une adaptation cinématographique... Mais à défaut de cela dans l'immédiat, je vais m'intéresser de près à l'adaptation BD de cette œuvre ! 
 
"(...) que peut-il arriver de pire à quelqu'un qui a tout perdu ?"
 
 
Certainement rien ! Donc on ne peut envisager que le meilleur, et le meilleur pour moi a été une véritable révélation ! Premier livre de l'auteur en lecture me concernant mais pas le dernier, ceci s'impose comme une évidence à mes yeux car je viens de tomber amoureuse de cette écriture riche et de ce style totalement addictif !!! Affaire à suivre donc avec "Une nuit éternelle" puis avec la trilogie bleiberg...





mercredi 12 novembre 2014

"Satan était un ange" Karine Giebel (Fleuve noir)



4ème de couv'

Tu sais Paul, Satan était un ange... Et il le redeviendra. Rouler, droit devant. Doubler ceux qui ont le temps. Ne pas les regarder. Mettre la musique à fond pour ne plus entendre. Tic tac... Bientôt, tu seras mort. Hier encore, François était quelqu'un. Un homme qu'on regardait avec admiration, avec envie. Aujourd'hui, il n'est plus qu'un fugitif qui tente d'échapper à son assassin. Qui le rattrapera, où qu'il aille. Quoi qu'il fasse. La mort est certaine. L'issue, forcément fatale. Ce n'est plus qu'une question de temps. Il vient à peine de le comprendre. Paul regarde derrière lui ; il voit la cohorte des victimes qui hurlent vengeance. Il paye le prix de ses fautes. Ne pas pleurer. Ne pas perdre de temps. Accélérer. L'échéance approche. Je vais mourir. Dans la même voiture, sur une même route, deux hommes que tout semble opposer et qui pourtant fuient ensemble leurs destins différents. Rouler droit devant, admirer la mer. Faire ce qu'ils n'ont jamais fait. Vivre des choses insensées. Vivre surtout... Car après tout, pourquoi tenter sans cesse de trouver des explications ?


Mon avis
 
"La mort sillonne les routes.
Nos routes.
Vogue le long des côtes.
 Nos côtes.
Avant d'atteindre sa cible."


La fuite en avant... Une cavale imprévue, deux personnes, que tout oppose, piégées dans la même course effrénée pour fuir...
 
François fuit sa mort. Paul fuit sa vie.
 
François va mourir. Il le sait. C'est inéluctable. Paul, lui, ne veut pas mourir. Alors il fuit cette destinée qui n'est peut-être pas la sienne.
 
Inévitablement François et Paul se rencontrent. Une rencontre due au hasard... ou pas... Qui sait ? Et c'est le point de départ d'une belle amitié. Une amitié improbable qui va pourtant se renforcer au fil des pages. Un récit humain, humaniste, qui révèle la nature profonde de chaque personnage quand on va au delà des apparences... Tel est le récit que nous livre ici Karine Giebel. Un roman bien éloigné de ses thrillers habituels ! Un livre profond qui traite de la réflexion de l'homme sur l'Homme, sa véritable nature, sa capacité à remettre en cause toutes ses idées reçues et souvent préconçues...
 
Passés les première pages et l'effet de surprise (je m'attendais tellement à un thriller de la même veine que "Purgatoire des innocents"), je me suis prise au jeu de cette histoire attendrissante, bouleversante même ! L'empathie est le sentiment qui ne m'a jamais lâchée au cours de ma lecture, autant pour l'un que pour l'autre de ces deux héros. Empathie mais aussi tristesse, les larmes n'étaient parfois pas loin parce que la Dame sait parfaitement bien jouer avec les sentiments, les décrire tout comme les provoquer chez ses lecteurs !
 
Ce livre est une véritable introspection dans la vie d'un homme qui a tout, mais qui au final n'a plus rien quand il voit sa mort arriver de manière prématurée. L'analyse aussi de la vie d'un immigré roumain qui doit survivre dans un pays inconnu pour lui, survivre à une adolescence qui n'a rien de doré. Une vision intéressante des choses qui pousse le lecteur à réfléchir sur ses propres priorités... Un livre sur la mort mais sans massacres, tel est le défi relevé par l'auteure !
 
Ici pas de Mal à l'état pur, juste le mal qui peut parfois ronger chacun d'entre nous... Une véritable étude de la nature humaine portée par une plume toujours aussi agréable à lire, un style rythmé grâce à des phrases courtes, bref toujours addicitif !
 
Malgré une histoire secondaire qui relève quand même du polar, un personnage qui aurait pu être le vrai méchant d'un thriller à la sauce connue et reconnue de l'auteure, Karine Giebel marque un véritable tournant dans son œuvre et ce fut un véritable plaisir de la suivre sur cette route "666" ! Cette route "666" qui est celle d'un roman noir, pas celle d'un thriller ! Et c'est tout aussi bon que ce qu'elle a pu écrire jusque là ! Juste différent...

Si vous pensez lire du Giebel d'avant, passez votre chemin ! Si vous souhaitez découvrir la nouvelle Karine Giebel, empressez vous de faire connaissance avec cet ange qu'est Satan...

 
"Tu vois, Petit, Satan était un ange... Et il le redeviendra."





mercredi 5 novembre 2014

"Les quinze premières vies d'Harry August" Claire North (Editions Delpierre)



4ème de couv'

Harry August se retrouve sur son lit de mort.
Une fois de plus.
Chaque fois qu'’Harry décède, il naît de nouveau, au lieu et à la date exacts auxquels il est venu au monde la première fois, possédant tous les souvenirs des vies qu'’il a déjà vécues. Peu importent ses actions ou ses choix, le processus est toujours le même. Harry ne sait comment ni pourquoi, seulement qu'’il en existe d’'autres comme lui.
Alors qu’'arrive la fin de sa onzième vie, une petite fille apparaît à son chevet. «J'’ai bien failli vous rater, Docteur August, dit-elle. Je dois vous transmettre un message, passé d'’enfant à adulte, d'’enfant à adulte, à travers des générations depuis mille ans dans le futur. Le voici : « Le monde se meurt, et nous ne pouvons rien y faire. À vous de jouer. » »

Voici l'’incroyable histoire d’'Harry August, de ce qu'’il a fait, de ce qu'’il va faire, et comment il va essayer de sauver un passé qu'’il ne peut changer, et un futur qu'’il ne peut accepter.

Mon avis

Quinze vies c'est long, très long ! Et c'est ce à quoi Harry August est condamné: revivre sans cesse sa vie tout en connaissant tous les ingrédients, mais sans jamais pouvoir les changer... Imaginez un enfant avec les connaissances d'un vieillard et vous aurez une vue d'ensemble du cauchemar que cela peut représenter (enfin durant les toutes premières vies, vu qu'à la longue on s'habitue à tout ^^). Qui n'a jamais dit "si je pouvais revenir en arrière en sachant ce que je sais" ? Personne je pense, et pourtant que ferions-nous si nous pouvions revenir en arrière mais sans pouvoir pour autant changer le passé ? C'est une question qui ne trouvera jamais sa réponse...

"Dans chacune de nos vies, quelles que soient les circonstances de notre mort, le monde qui nous entoure demeure identique."
 
J'ai aimé ce livre mais on va commencer par le petit bémol, comme ça on n'en parlera plus ! Le début... J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire pour deux raisons: quelques longueurs (eh oui, que voulez-vous, j'ai du mal avec ça...) et la complexité du départ. Claire North ne nous fait pas passer d'une vie à l'autre les unes après les autres, ce serait trop simple, on les vit donc de façon entremêlée, ce qui est assez perturbant au départ... Mais rassurez-vous, on s'y fait et au final ça coule tout seul !
 
Parce que oui, on se prend vite au jeu et l'envie de connaître les tenants et les aboutissants de cette histoire fantastique (et pour le moins surprenante) prend rapidement le dessus !
 
Harry n'est pas le seul à devoir revivre toutes ses vies, ils sont plusieurs dans le même cas... D'enfants à vieillards, de vieillards à enfants, ils communiquent dans un but bien précis: changer le futur. Et quand le message est que la fin du monde arrive il n'est pas concevable de l'accepter !
 
C'est avec un réel plaisir que je me suis donc plongée dans ce récit totalement atypique. Ce petit côté fantastique est un véritable délice ! D'autant qu'il est servi par la très jolie plume de Claire North, à la fois fluide et pleine d'humour (parfois noir) qui donne un récit poignant, émouvant...
 
Au final donc, oubliée la première impression, on se retrouve face à une histoire passionnante, surprenante et addictive !

"Help me" Frédéric Gynsterblom (Editions Lulu.com)



4ème de couv'

Les ténèbres sont profondes dans le labyrinthe du délire où plusieurs époques se chevauchent… La fillette aux cheveux sales est recroquevillée dans le coin le plus sombre du sous-sol. Les autres enfants sont dispersés, certains allongés à même le sol, d’autres tournés vers le mur et pleurent en silence…, une odeur de sang et d’excréments rend étouffante l’atmosphère confinée de la cave.

Mon avis

J'ai ouvert ce livre pensant lire un thriller... Ne vous y méprenez pas, il s'agit bien de cela mais en version bien pire que tout ce que j'ai pu lire jusque là ! Et pourtant, croyez moi, j'en ai lu des thrillers sanglants (avec autant d'hémoglobine que de mots dans le livre parfois ^^). Seulement ce n'était rien comparé à "Help me" ! Si je devais qualifier ce livre je le situerais dans une catégorie hors norme, celle des thrillers horrifiques !
 
En effet, dès les premières pages, j'ai eu l'impression d'être plongée dans un film d'horreur, un vrai de vrai hein ! Pas un film de Stephen King qui pourrait presque passer pour un réalisateur de films pour école maternelle à côté de Frédéric Gynsterblom ! Non non, je n'en rajoute pas, je suis sérieuse ! Tous les ingrédients sont là: suspens, hémoglobine, enfants sans la moindre innocence ni moralité (peut-être ce qui m'a le plus dérangé...), bref tous les ingrédients du film que l'on regarde en fermant les yeux...
 
Passé donc le moment de surprise, et je dois le dire de dégoût, je me suis focalisée sur le style de l'auteur pour pouvoir continuer ma lecture. L'écriture est simple, concise, et efficace ! Pour une fois d'ailleurs j'aurais bien volontiers lu quelques descriptions pas forcément utiles (eh oui, il m'arrive de réclamer des longueurs, comme quoi tout arrive ^^), afin de faire une pause dans cette avalanche de violence.
 
"Si le loup y était, il nous mangerait."
 
Cette comptine revient sans cesse dans le livre, parce que l'héroïne, Sabine, la connaît... Comment ? Pourquoi ? Que s'est-il passé dans son enfance ? Autant de questions qui vous poursuivent au fil des pages, comme une comptine que l'on ne pourrait se sortir de la tête.
 
Si l'on fait abstraction du fait que ce récit a été particulièrement dérangeant pour moi, on se retrouve avec un livre facile à lire grâce au style précis de l'auteur et qui peut largement plaire à un public averti.
 
Attention: à ne pas mettre entre toutes les mains !!!

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mardi 4 novembre 2014

"La mer infinie" Rick Yancey (Robert Laffont Collection R)



Mon avis
 
Quand je lis une trilogie, d'habitude, je donne mon avis à la fin... Mais une fois n'est pas coutume donc cette fois-ci je change les règles ! Attention donc "spoiler" du tome 1 ! "La 5ème vague" c'est ici...
 
"Ce n'est qu'un jour de plus dans l'enfer des aliens"
Après la destruction du QG des extraterrestres, Cassie et sa bande se réfugient dans un hôtel désaffecté (mais désaffecté ne veut pas dire vide, il est infesté de rats... Brrrr !). De nombreuses questions se posent alors, dont la principale: que faire pour survivre ? Rester ensemble ou se séparer ? Rester ensemble paraît difficile tant certains antagonismes ont la vie dure (normal: mettez deux jeunes filles au caractère fort ensemble, même en temps normal, et c'est la guerre assurée ^^). Seulement se séparer pour faire face à l'envahisseur ne semble pas non plus être une très bonne idée...
 
Me voilà donc repartie au milieu de ce monde au bord de l'apocalypse, avec juste une poignée de jeunes héros en herbe toujours aussi déterminés à sauver le monde (après avoir sauvé leur propre vie évidemment...).
 
Ce deuxième opus diffère complètement du premier, qui est beaucoup plus actif ! Les quatre premières vagues sont passées, elles ont quasiment détruit l'Humanité, et toute la question ici est finalement "quelle va être cette 5ème vague" ? Le suspens reste cependant très fort, on a la confirmation que les Autres peuvent prendre totalement possession du cerveau humain, de quoi devenir complètement fou, de quoi se demander ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, de quoi perdre confiance en tout le monde...
 
Rick Yancey ne ménage pas ses effets pour faire augmenter le suspens, pour nous faire frissonner de peur, d'horreur, de panique même ! Et dans ce deuxième volume il appuie encore plus sur LE sentiment qui nous est cher: l'Amour. Ce sentiment sans lequel nous ne sommes rien, sans lequel tout espoir est perdu d'avance !
 
Second changement notoire: les personnages secondaires du premier opus prennent à leur tour la parole (car, je le rappelle, ce qui faisait la grande force pour moi de ce roman, était le fait qu'on percevait tous les évènements à travers le regard des différents héros, avec, à chaque changement de personnage, un changement de ton adapté au caractère de chacun). Il est donc très intéressant de voir évoluer ces personnages, d'en voir de nouveaux apparaître, pour ne jamais tomber dans la routine ! Et la routine l'auteur ne la connaît pas ! Il arrive, malgré le fait qu'il se passe moins de chose dans ce deuxième volet, à tenir ses lecteurs en haleine pendant plus de 400 pages !
 
L'Humanité est quasiment réduite à néant depuis le début de "La 5ème vague", mais le mot "quasiment" est le mot de trop ! Il reste quelques irréductibles (comme chez les Gaulois d'Astérix ^^) et ces irréductibles doivent disparaître... Vosch (le grand chef des méchants), ne peut en rester là ! Et il connaît l'Homme, sa façon de penser, sa façon d'agir, ce qui lui donne une longueur d'avance pour créer le 12ème système...
 
Et quand ce dernier est en vous, vous n'êtes plus vraiment humain...
 
Je referme ce livre avec un véritable sentiment de frustration ! Je vais devoir attendre septembre 2015 pour connaître la fin et ça va être long, très long, parce que ce récit est totalement addictif, tout comme l'écriture de Rick Yancey !!!

4ème de couv'

Comment débarrasser la Terre de ses sept milliards d'habitants ? Retirez aux hommes leur humanité... Cassie Sullivan et ses compagnons ont survécu aux quatre premières vagues destructrices lancées par les Autres. Maintenant que l'espèce humaine a été presque entièrement exterminée et que la 5e Vague déferle sur la planète, le groupe se trouve face à un choix : se préparer à affronter l'hiver en espérant le retour rapide d'Evan Walker, ou se mettre en quête d'éventuels survivants avant que l'ennemi ne referme sur eux son impitoyable piège. Personne ne peut prédire à quels abîmes de cruauté les Autres sont prêts à s'abaisser, ni à quelles hauteurs l'humanité saura se hisser. La bataille finale ne fait que commencer... Ils connaissent notre manière de penser. Ils savent comment nous exterminer. Ils nous ont enlevé toute raison de vivre. Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir.