Une vie dans des pages

mardi 29 septembre 2015

"La dame de pierre" Xavier-Marie Bonnot (Belfond)





Posez les valises. Oubliez tout. Et en route pour la montagne, le froid, l'angoisse, la tragédie humaine ! Bref, vous voilà prévenus: vous n'aurez pas envie de dire  (à moins que...) "et pourtant, que la montagne est belle" ! Car ce n'est pas vers la beauté des paysages que Xavier-Marie Bonnot nous entraine (même si le cadre peut être agréable), mais bel et bien vers ce qu'il y a de plus noir et de plus sombre chez l'Homme: sa bêtise !
 
Je ne suis généralement pas fan des bandeaux d'auteurs célèbres sur les livres, je crains toujours le côté commercial... Eh bien là je ne peux que reprendre et adhérer à 200% à ce qu'a écrit Karine Giebel: "Puissant, profondément humain, magnifiquement écrit... UN GRAND ROMAN." Ce n'est pas le paysage que vous retiendrez une fois le livre fermé, mais une réflexion énorme sur l'intolérance face à l'homosexualité... Et face aussi à la justice...
 
Un roman noir...
 
Ayant abordé ce livre sans trop savoir où j'allais, et ayant adoré cette découverte un peu "à l'aveugle", je ne vous dirai rien de la trame, plagier la 4ème de couverture me semble totalement inutile. Voici donc juste mon simple et humble avis.
 
En grande habituée de thriller il a fallu que j'oublie tout en ouvrant ce livre, que je l'aborde tel qu'il était: un roman noir, à la limite un polar (puisqu'il y a mort et enquête...), mais ce serait trop réducteur de le classer dans la case polar (non pas que ce soit un "sous genre", mais juste qu'il ne me semble pas adapté ici) ! Un grand roman noir par contre le caractérise à merveille !
 
Ce roman sombre décortique la vie dans ce qu'elle a de plus sordide, de plus macabre, de plus triste: l'incompréhension. La solitude. La tristesse. Mais aussi la vie dans l'un des endroits les plus reculés de la montagne, de ce qu'on pourrait appeler la France profonde (même si je n'aime pas trop ce terme). L'auteur nous emmène dans des contrées retirées, tant géographiques que mentales, et ce n'est que du bonheur !
 
Un roman empreint de tristesse...
 
Si vous cherchez un roman gai, oups ! le mot serait-il mal choisi ?, disons donc plutôt joyeux, passez votre chemin ! Si vous cherchez une lecture profonde, triste souvent, avec un peu d'espoir parfois, alors là foncez sans réfléchir ! Tout le panel des émotions vous sera livré par une plume magistrale ET magnifique, presque magique !
 
La tristesse de Claire avec son secret inavouable dans son milieu. La détresse de Pierre suite à un drame qui a marqué sa vie à jamais et suite aussi à une accusation de meurtre. Le désarroi complet de Vicky. Voici à peu prêt tout ce qui vous attend, le tout quasiment en vase clos...
 
Un roman magistral...
 
Ce roman qui traite essentiellement du sujet de l'homosexualité est vraiment magistral ! Jamais on ne tombera dans le cliché parce que l'auteur met le doigt sur LE vrai problème: l'incompréhension. De là vont naitre de véritables tragédies, des vies seront détruites alors qu'il serait si simple, avec juste une pincée d'intelligence, d'éviter cela...
 
Xavier-Marie Bonnot nous livre ici un récit humain et concis, magnifiquement bien écrit. D'une façon à la fois simple et détaillées (non ce n'est pas incompatible), il pousse ses lecteurs vers une question existentielle en ces temps de grave manquement à la tolérance.
 
Ok ce n'est qu'un roman et pourtant j'ai envie de dire que c'est bien plus que cela ! Pour entendre, comme tout le monde, des propos souvent déplacés, je trouve juste, beau, honnête, MAGISTRAL (oui j'insiste sur ce terme), d'oser traiter le sujet de cette façon. Montrer les dérives que la bêtise peut engendrer. Ok, tomber dans les travers abordés ici n'est que fiction mais la réalité est-elle si loin ? Je vous laisse juge d'essayer de répondre à cette question, pour ma part j'ai déjà ma réponse !
 
Vous l'aurez donc compris, ce livre m'a marquée, émue, révoltée, captivée !
 
Je remercie rarement les maisons d'éditions dans mes chroniques, mais je vais faire une exception aujourd'hui: un immense merci à l'équipe Belfond pour cette découverte que je n'aurais sans doute pas faite, étant donné qu'il ne s'agit pas d'un thriller...
 
 
 

Editions: Belfond (1er octobre 2015)
448 pages
19€



4ème de couv'
 
De la famille Verdier, il ne reste plus qu'eux, Pierre et Claire, le frère et la sœur. Lui, a repris la ferme familiale, dans la vallée de Saint-Vincent, auprès de leur montagne. Elle, vit à Paris. De l'existence de sa sœur, il ne sait rien, ou si peu de choses. Simplement qu'elle lui rendra toujours visite, immanquablement, deux fois l'an, dans cette maison de famille où rien n'a changé. Mais cette fois-là, c'est différent. Claire a des cauchemars. Toutes les nuits, elle a peur pour une certaine Vicky, et prétend qu'elle-même sera bientôt morte. Pour Pierre, l'homme de la terre, les secrets et les névroses de sa sœur ne sont que des faiblesses. Un matin d'hiver pourtant, Claire part et ne revient pas. Lorsqu'on retrouve son corps sans vie, étrangement vêtu, c'est Pierre qui est désigné comme le coupable. Pierre est seul à présent. Lui, le taciturne qui vit reclus depuis le drame qui a brisé sa carrière d'alpiniste, aurait-il pu commettre l'irréparable ? Tant il est vrai que dans la famille Verdier les mystères et les secrets sont légions. Et qui est cette Vicky dont personne dans l'entourage de Claire ne semble connaître l'existence ? Pierre comprendra bien tard qu'elle était le secret le mieux caché de sa sœur... 

samedi 26 septembre 2015

"Le Tombeau du Diable" Eric Bony (City éditions)



La lecture c'est notre drogue. Alors quand notre dealer nous propose un bon produit, nous nous rassemblons pour le consommer. Pour ce shoot, notre dealer que nous remercions chaleureusement c'est Eric et notre dose c'est le premier roman d'Eric Bony: "Le Tombeau du Diable". Puisqu'il semble que plus on est de fous plus on rit, nous avons décidé de lire ce roman en lecture commune avec: Loley du Shoot de Loley, Guillaume de Tribulations d'une vie et Bruno, chroniqueur chez Zone Livre. Vous pourrez retrouver leurs chroniques à la suite de cette article.

Mon avis

Une chasse au trésor palpitante et une machination diabolique !

Un thriller ésotérique... simple !

Oui oui, un thriller ésotérique peut être simple, on n'est pas obligé de se perdre dans des détails historiques complexes et souvent redondants ! Pour cela il suffit de trouver une intrigue simple (un petite chasse au trésor sympa), une époque unique (un tour sur Wikipédia et Mandrin  n'aura plus de secret pour vous), et d'y ajouter une plume légère et efficace ! Et  voilà le tour est joué ! Le décor est planté, suivez le guide...
 
Enfin le guide non, mais le journaliste ! Thomas Cazan, "journaliste de l'étrange", se retrouve bien malgré lui mêlé à une quête bien particulière, celle du "Tombeau du Diable". Accusé de meurtre et du vol du fameux médaillon maudit de Mandrin, il n'a d'autre choix que de suivre Marie sur les traces de ses ancêtres...
 
Vous pensez avoir tout lu sur le Mal ?
 
Erreur ! Grosse erreur ! le Mal vous allez le découvrir ici, sous la forme d'un Dieu cornu, quel que soit le nom qu'on lui donne un seul est universel: le Diable ! Et le Mal étant contagieux, la folie humaine ne vous sera pas épargnée par Eric Bony qui prend un "malin" plaisir à torturer ses victimes comme notre cerveau...
 
Un premier roman de très bonne facture !
 
Même si l'intrigue et le contexte sont simples, il ne sont pas pour autant simplistes. Un gros travail de recherche est sous-jacent et rend ce récit totalement addictif ! Le suspense est présent du début à la fin, même si on a toujours une vague idée de l'endroit où va nous mener l'auteur, et les pages tournent toutes seules !

Un petit bémol ? Oui, un: un certain manque de surprise, savoir où l'on va dans un thriller n'est pas toujours une position agréable... Ceci dit la fin réserve une vraie belle surprise donc on ne tiendra pas rigueur de ce détail à l'auteur...
 
Quant aux personnages me direz-vous ? Eh bien ils ont répondu à toutes mes attentes ! Bien travaillés ils sont attachants... ou pas ! Les gentils sont de vrais gentils (ou pas), les méchants de gros vilains méchants (mais qui sont-ils réellement ?), et au final ils nous font tous, sans exception, passer un excellent moment de lecture ! Descendre dans le "Tombeau du Diable" s'assimile à une véritable descente aux enfers, tout ce que j'aime !
 
Pour un premier roman je dirais donc que c'est une belle réussite et il me tarde de retrouver Thomas dans ses futures aventures !
 
 
 et demi...


Editions: City(Septembre 2015)
446 pages
19€50


4ème de couv'

Journaliste au magazine Enigm, Thomas Cazan a réussi à décrocher un rendez-vous avec le propriétaire du fameux médaillon de Mandrin, un bijou « maudit » depuis le XVIIIe siècle. La rencontre tourne court lorsque le propriétaire du pendentif est sauvagement assassiné.
Accuse de meurtre et de vol, Thomas n'a d'autre choix que de mener sa propre enquête pour prouver son innocence. Il doit percer le secret du médaillon qui révèlerait l'emplacement du « Tombeau du diable » et de son mythique trésor.
Face a de redoutables ennemis qui semblent toujours avoir une longueur d'avance, une course contre la montre s'engage. Diabolique.
La première enquête de Thomas Cazan, journaliste de l'étrange.


 


L'avis de Loley du blog Le Shoot de Loley
Le shoot direct ici !


Quand on voit l'étoile satanique sur la couverture on pense à des cérémonies, des sacrifices, on pense au mal, à une folie dangereuse et profonde. Je dois confesser l'avoir portée autour du coup pendant mon adolescence, esprit provoc tout un symbole, aujourd'hui cette étoile m’amène à un mélange de méfiance, de peur et d'excitation malgré tout.
 
J'étais dans le vrai, ma première idée s'est vue confirmée.
 
Thomas vit des moments difficiles sur le plan professionnel, il est en désaccord total avec la ligne éditoriale du journal qui l'emploie.
 
Une personnalité frondeuse et attachante qui donne du peps au récit, j'aime.
 
Il est envoyé à l'exposition du Grand Palais afin de prendre des photos et de rédiger un billet sur un bijou maudit depuis des générations et des générations. Tous ses propriétaires sont morts dans des conditions atroces ou prématurées.
 
Alors que le bijou est sorti du coffre fort, à peine le temps de l'apercevoir que trois personnes font irruption dans la pièce et abattent le propriétaire avant de dérober le précieux bien. Les vigiles tirant sur tout ce qui bouge Thomas décide de prendre la fuite, ce qui va se révéler idée... pourrie. Il va se voir accuser de vol et de meurtre, recherché tel un fugitif dangereux.
 
Ça part en vrille méchamment, le tout entouré d'histoire, de trésors, d'ésotérisme. En parallèle il se passe des choses dont vous n'imaginez pas l'horreur, un médecin collectionne des œuvres humaines qu'il fige dans la mort.
 
Il sélectionne soigneusement des victimes de Tchernobyl, des êtres malformés, difformes. Les deux sujets vont se rejoindre pour ne faire plus qu'un, alors à ce moment là suivez mon conseil et ne faîtes plus confiance à personne, j'ai dit personne...
 
Je retiendrais principalement le dénouement il est puissant et les masques tombent, il y a de quoi en avoir le souffle coupé. Sacré moment!!
 
Si l'auteur maîtrise quelque chose parfaitement, je dirais que c'est le suspense. Quand la tension monte, que l'on sent très clairement le danger et qu'un personnage tombe sur une porte fermée (je vous épargne la description des lieux glauques) et bien non seulement mon baromètre curiosité a explosé mais en plus j'ai pas mal flippé. Deux bons points.
 
Quand j'ai vu qu'il s'agissait d'ésotérisme j'ai eu une appréhension, ça nécessite beaucoup de recherches et de maîtrise, sans parler du maintien constant du lecteur. On comprend vite que l'auteur sait de quoi il parle, ça gère et incontestablement il possède une belle plume (d'ange ou pas... comprendrons ceux qui l'ont lu). En effet, le titre est criant d'exactitude bienvenue en enfer, j'avais raison de me méfier ce thriller est démoniaque.
 
Un petit flirt avec le diable ça vous tente !!!
 




L'avis de Guillaume du blog Tribulations d'une vie
C'est ici que ça se passe aussi !
 

"Suspense et ésotérisme: un thriller machiavélique"
 
Bon je pense que c'est l'une des meilleures phrases d'accroche qu'il puisse exister pour me donner envie de plonger dans un roman. Ajoutez à ça une couverture magnifique, City a encore frappé, et me voici embarqué dans l'aventure avec ce journaliste qui d'une manière parfaitement impromptue se retrouve le coupable idéal d'un vol et d'assassinat.
 
La situation n'est déjà pas des plus confortable pour Thomas mais en plus le bijou qu'il a en sa possession est, selon la légende, la clef qui guidera et ouvrira le tombeau du diable.
 
Je ne peux pas dire que je suis rentré immédiatement dans l'action du roman. Si je devais mettre en avant un bémol ce serait la manque de rythme du début. J'ai adhéré à l'intrigue rapidement mais j'ai regretté une trop longue introduction. Il m'a manqué une soutenance de rythme pour cette mise en bouche.
 
Surtout qu'une fois le décor planté, le rythme s’accélère de manière notable. Les événements, rebondissements s'enchaînent intelligemment pour une lecture à bout de souffle.
 
La construction du roman est de mes favorites: alternance des chapitres entre deux intrigues opposées qui vont se rejoindre à un moment. On ne sait pas encore quand, comment et pourquoi ces intrigues sont vouées à la fusion mais c'est inévitable. Sans vraiment en prendre conscience, le lecteur est envahi par le stress de cette lecture. La tension s'installe sans faire de bruit. La lecture devient addictive.
 
Moi qui aime l'ésotérisme, j'ai vraiment été ravi avec ce roman. L'auteur a fait preuve d'un beau travail documentaire pour intégrer le diable à son histoire de manière subtile, intéressante et intrigante. J'ai découvert beaucoup d'éléments à travers une intrigue complexe, menée d'une main de maître. Pris au jeu, le dénouement ne me semblait pas évident. Je restais en suspend quand au but de cette quête, jusqu'où l'auteur allait-il nous emmener ?
 
Et cette fin ! Malgré de nombreux rebondissements tout au long des chapitres, Eric Bony avait gardé quelques révélations sous le coude pour le bouquet final. Beau coup de maître !! Bravo, j'étais bluffé.
 
Quand je pense que "Le Tombeau du Diable" est le premier roman d'Eric Bony, je ne peux que vous dire que c'est un auteur à suivre de très prêt. Un vrai travail de rédaction est fourni, de recherches et de mise en forme. L'intrigue est parfaitement réfléchie et mise en application afin de bercer / berner le lecteur jusqu'au point de non retour. BRAVO !
 


L'avis de Bruno chroniqueur sur Zonelivre
 
 
Je suis un fan de thriller ésotérique. Quand j'ai reçu LE TOMBEAU DU DIABLE, le 1er roman de Éric Bony, j'ai été subjugué par la magnifique couverture. Un bon point, une fois de plus, aux éditions City.
 
En lisant le 4ème de couverture, je me suis dit que c'était un sujet accrocheur mais il y avait un sentiment de déjà vu: Un homme, journaliste nommé Thomas Cazan se retrouve impliqué dans une chasse au trésor et en prime, inculpé de meurtre.
 
Ce sentiment de déjà vu s'est envolé grâce à la plume très addictive de l'auteur. Un sujet traité de façon originale et efficace.
 
Une plume addictive malgré un début d'histoire un peu longue à démarrer. Malgré cela une histoire captivante. A partir du moment où l'histoire prends enfin ses marques, impossible de lâcher le livre grâce à des rebondissements en veux - tu en voilà. Le thriller ésotérique est un exercice, à mon sens, difficile à effectuer. Cela demande un énorme travail de recherche et il faut intéresser le lecteur sans le saouler. Steve Berry James Rollins ou Dan Brown en sont les maîtres. Éric Bony prouve qu'il n'y a pas que les américains qui arrivent à nous captiver avec ce genre d'histoire.
 
Quand on pense que ce Tombeau du diable est un premier roman, je qualifierais ce livre de coup de maître. Éric Bony est un auteur à suivre de près . Pas un coup de cœur mais un excellent moment de lecture.

vendredi 25 septembre 2015

"Surtout ne mens pas" Elena Sender (XO Editions)




En trois mots ? Bluffant. Diabolique. Redoutablement efficace.

Quand la science rend fou...

Erik est un scientifique hors pair. Il semblerait qu'il ait réussi à mettre au point un traitement révolutionnaire contre la maladie d'Alzeimer, mais un remède qui pourrait être aussi un moyen de rendre l'Homme encore plus performant...
 
En apparence tout va bien dans sa vie, mais peut-on se fier aux apparences ? Quand il est retrouvé pendu le jour de ses 40 ans à un fil barbelé les apparences s'effondrent et la vie de Laura, sa femme, vire au cauchemar complet ! Une véritable descente aux enfers s'offre à elle ! Qui est réellement Erik ? A combien de mensonges devra-t-elle faire face ? Des mensonges mais aussi des tueurs redoutables....

Attachez vos ceintures !

Avec une plume directe et particulièrement efficace, Elena Sender claque, percute, bouscule ses lecteurs ! Elle n'épargne rien ni personne: pas plus ses personnages que ses lecteurs ! La science effraie, les morts s'empilent, la peur nous vrille le ventre. Bref, on ne peut que suivre Laura dans ses (més)aventures en retenant son souffle...

Des phrases et des chapitres court donnent au récit un rythme effréné qui accentue encore le style percutant, et ce livre devient du coup absolument impossible à lâcher tant le suspense est intense !

Et attention au final qui "dépote grave" !

Au fil des pages tout file à la vitesse de l'éclair, l'humanité semble carrément "foutre le camp" quand l'eugénisme risque de prendre le dessus, mais quand vous arrivez dans le dernier tiers du roman alors là c'est l'apothéose ! L'explosion totale !  De fausses pistes en rebondissements inattendus, l'auteure nous entraine sans vergogne sur des sentiers parsemés d'embuches. A charge pour le lecteur de ne pas tomber dans certains pièges, de ne pas se fier aux fameuses apparences dont on doit toujours se méfier....
 
Avec ce thriller scientifique d'une redoutable efficacité, Elena Sender confirme sa place (on ne peut plus méritée) dans le cercle très fermé des grands noms du thriller français.
 
A lire d'urgence et surtout... en urgence ! Machiavélique à souhait ! Une vraie "tuerie" qui passe à deux doigts du coup de cœur !


 et demi...



Editions: XO Editions (septembre 2015)
349 pages
19€90
 

4ème de couv'
 
Elle est une violoniste virtuose. Il est un chercheur islandais de renom, spécialisé dans l'étude du cerveau. Laura et Erik vivent à Paris. Un couple uni, passionné, admiré. Jusqu'à cette fête, pour les quarante ans d'Erik. Il est retrouvé inconscient, pendu à un fil barbelé. Suicide ? Tentative de meurtre ? Tout réussissait à Erik qui venait d'isoler une molécule révolutionnaire agissant sur le cerveau. Pour Laura, le monde s'écroule. Quelles recherches menait précisément Erik ? Elle découvre qu'il avait d'étranges fréquentations. On la poursuit, on la traque dans les rues de Paris. Sa vie est en danger. Autour d'elle, des hommes sont abattus. Dans sa quête de vérité, elle se retrouve plongée dans un monde de terreur. Avant de sombrer dans le coma, Erik avait laissé un texto à Laura : " Plus possible de vivre dans le mensonge... "

mercredi 16 septembre 2015

"Le reflet de la Salamandre" Philippe Boizart (Editions Ex Aequo)



Envie d'un thriller simple, un peu gore, rapide et efficace ? Alors plongez dans "Le reflet de la Salamandre" ! Frisson garanti ! Page-turner assuré !

Un thriller redoutable...
 
Redoutable d'abord de par son intrigue. Imaginez un tueur en série que torturerait ses victimes avant de les tuer, de les scalper et... de garder les scalps ! Vous visualisez la scène ? Oui ? Eh bien non ! Parce que Philippe Boizart vous surprendra quand même avec l'intensité de son écriture...
 
Redoutable ensuite de par sa construction. On n'y va pas par quatre chemins ! C'est direct, c'est cash, c'est trash, ça claque grave !!! L'auteur ne met aucune fioriture, il ne se perd pas en conjectures ni en détails superflus, il va directement à l'essentiel et c'est du tout bon ! Aucun temps mort à déplorer et un suspense qui tient le lecteur en haleine jusqu'au bout, le tout servi par une plume concise et efficace...
 
Et pourtant un thriller simple...
 
L'histoire par elle même reste somme toute classique, presque banale pour un thriller (avec un sentiment de déjà vu): un psychopathe qui s'en prend a des femmes et les mutile on connaît...
 
Dans ce contexte il fallait donc se démarquer pour sortir du lot et ne pas laisser au lecteur ce goût amer dans la bouche, celui du déjà lu, du manque de surprise... Et se démarquer, l'auteur a su le faire en adaptant son style au rythme de l'intrigue qu'il a construite: tout se passe dans l'urgence, la rapidité ! On embarque dans ce livre comme on le ferait dans une Formule 1 au départ d'un grand prix: prêt à foncer sans réfléchir !
 
C'est donc en seulement 144 pages que Philippe Boizart nous livre une histoire dense, intense, une histoire qu'il mène à 200 km/h et de laquelle on ressort essoufflé et un peu groggy...
 
Malgré tout des personnages vrais...
 
Comme je l'ai dit, les détails n'ont pas leur place dans ce roman qui est un véritable concentré d'action ! Et pourtant l'auteur nous fait cadeau de vrais personnages, forts et attachants, à la psychologie bien travaillée. A tel point d'ailleurs qu'une fois la dernière page tournée, on a envie de partir dans une nouvelle aventure avec eux !
 
Arriver à ce  niveau de force avec des personnages en si peu de pages et autant d'action, je dis chapeau !
 
 
Pour un premier roman je vais avoir finalement un seul regret (une fois n'est pas coutume !): un peu court, j'en redemande :-)


Editions: Ex Aequo (mai 2013)
144 pages
12€

 
4ème de couv'

Paris, 5ème arrondissement. Une jeune femme est retrouvée atrocement mutilée dans un terrain vague le long de l'autoroute. Les sévices qui lui ont été infligés n'augurent rien de bon quant à la folie des meurtriers. Pour Camille, dont la vie privée va se retrouver intimement liée à cette affaire, et Mathias, enquêteurs au 36, Quai des Orfèvres, c'est le début d'une course effrénée contre la mort qui va éprouver toutes leurs convictions. Tour à tour chasseurs ou gibiers, les deux officiers accompagnés de Sophie, leur amie médecin légiste, vont vivre une traque infernale et bouleversante.   

mardi 15 septembre 2015

"Le doute" S.K. Tremayne (Presses de la Cité)




Si vous cherchez un thriller psychologique qui vous met la tête à l'envers et les neurones dans le désordre le plus absolu à force de réfléchir à la direction que veut prendre l'auteur, ce livre est pour vous, sans le moindre... doute !
 
Une histoire et une construction diaboliques...

Encore un thriller qui traite de la gémellité ? Du déjà vu ? OH QUE NON !!!On est loin, bien loin de ce qui a été écrit jusque là sur le sujet ! S.K. Tremayne sort largement des sentiers battus avec ce roman totalement novateur et nous livre une histoire diabolique à souhait, d'une efficacité redoutable !

Sarah et Angus ont perdu l'une de leur jumelle, quoi de plus horrible pour des parents ? Si ce n'est de se poser la question de savoir laquelle ils ont véritablement enterrée quelques mois plus tôt ? Et s'ils avaient commis une erreur sur la sœur morte ?

Au delà de la gémellité et du problème posé par l'identification du corps, l'auteur pose aussi de vraies questions sur la culpabilité des parents en cas de décès d'un enfant, les reproches que cela peut engendrer, l'envie de vengeance aussi ? Bref, plus qu'un thriller psychologique, ce livre souligne des sujets forts et dérangeants...
 
Une tension extrême...

Doublement présente dans ce roman, la tension ne vous laissera aucun moment de répit !

Le lieu d'abord: une petite île perdue au fin fond de l'Ecosse, un vieux cottage qui tombe en ruine, un véritable temps de chien, bienvenue dans ce lieu aux antipodes de l'île paradisiaque, un lieu diaboliquement fantomatique...

L'histoire ensuite: un couple uni dans la douleur et pourtant à la limite de la rupture complète. Une fillette perdue depuis la perte de sa copie conforme, son âme sœur, son double parfait. Une histoire bien triste s'il en est, au point que même le chien semble avoir ses états d'âme... C'est cette histoire terrible que nous livre S.K. Tremayne et, pour faire monter la tension à son paroxysme, il utilise un style bien particulier. En effet, durant quasiment tout le roman on voit les faits à travers l'œil de la mère, mais si cela ne suffisait pas à vous mettre mal à l'aise, il place de ci de là des chapitres montrant la vision du père... Et c'est à partir de là que vos neurones seront mises à rude épreuve, que tout va s'emballer pour vous perturber un maximum ! Qui a raison ? Qui a tort ? Seules les dernières pages vous apporteront la réponse...
 
Une très belle découverte !

Malgré une mise en place un tantinet longue, ce livre a été pour moi une véritable révélation ! Un excellent thriller psychologique, un huis clos oppressant comme rarement on en lit ! Au delà des apparences, la plume de l'auteur vous fera sombrer dans une histoire bien noire, au milieu d'une mer agitée de tourments divers et variés !

A lire donc, sans aucun... doute !
 




Editions: Presses de la Cité (3 septembre 2015)
380 pages
21€

 
4ème de couv'

Un an après le décès accidentel de Lydia, l'une de leurs filles jumelles, Angus et Sarah Moorcroft quittent Londres pour oublier le drame. Ils s'installent sur une petite île écossaise, qu'ils ont héritée de la grand-mère d'Angus, au large de Skye. Mais l'emménagement ne se passe pas aussi bien que prévu. Le comportement de Kirstie, leur fille survivante, devient étrange : elle se met à affirmer qu'elle est en réalité Lydia. Alors qu'un brouillard glacial enveloppe l'île, l'angoisse va grandissant... Que s'est-il vraiment passé en ce jour fatidique où l'une des deux sœurs a trouvé la mort ? S. K. Tremayne signe un thriller psychologique à vous glacer le sang, avec le thème fascinant de la gémellité, et prend le temps d'installer un cadre hostile et intrigant à la fois. Alors que l'intrigue se resserre, la nature se fait de plus en plus menaçante... "
 
Si vous pensiez que Les Apparences étaient un bon roman, vous serez époustouflé par celui-ci. " The Times

mardi 8 septembre 2015

"Lontano" Jean-Christophe Grangé (Albin Michel)



Trois ans que vous attendez (comme moi) la sortie du nouveau Grangé ? Eh bien le voici enfin ! Il peut rejoindre votre bibliothèque pour un (long) moment de lecture ! Quasiment 800 pages, rien que ça ! Mais avec l'auteur on n'est pas étonné...
 
Une construction intéressante...
 
Ce n'est pas une mais deux histoires qui vous attendent avec "Lontano". Celle de "l'Homme-Clou", un tueur en série effrayant, et celle de la famille Morvan, une famille totalement hors normes dans laquelle chacun des membres cache ses démons dans un placard, parfois même ses assassins sous le lit... Il y a le père, flic imbuvable et manipulateur ! Il y a la mère, soumise... ou pas ! Et il y a les trois enfants: une fille rebelle, un fils camé, et un flic mal dans sa peau ! Bref, une famille pas tout à fait comme les autres...
 
Par une construction à tiroir on retrouve donc un parallèle intéressant entre ces deux histoires qui se recoupent finalement très bien, tout s'imbrique à merveille pour livrer un roman intéressant. Les aventures des Morvan se lient parfaitement avec l'intrigue du tueur machiavélique, Grangé tisse une trame de haute voltige entre les deux histoires et s'en sort plutôt bien !

Une intrigue sympa et gore à souhait...

"L'Homme-Clou"... Sympa comme surnom pour un tueur en série ! Surtout quand on voit à quoi ressemblent ses victimes une fois qu'il a fini de "s'en occuper" ! Un petit côté gore et glauque qui ne pouvait que me captiver !
 
Sur le plan de l'intrigue pure et dure le lecteur ne peut donc que ressortir satisfait. On retrouve bien la plume de l'auteur avec le côté sorcellerie africaine qui est passionnant, le mélange intrigue policière et politique qui se marie assez bien, et les scandales financiers qui... malheureusement n'apportent rien à l'histoire ! Il y a du rythme et, pour les amateurs de thrillers, les meurtres sont bien "croustillants" et l'enquête est faite de rebondissements jusqu'au retournement final ! Une balade entre la France, le Congo et la Belgique, qui ravira les âmes pas trop sensibles !

Mais c'est long...

Cependant, parce qu'il y a un mais, JC Grangé se perd parfois un peu dans des descriptions lourdes et souvent inutiles. A vouloir faire bien on fait parfois trop, et là il y a clairement du trop ! Ce qui est dommage car, grâce à des chapitres courts qui caractérisent bien l'auteur, on aurait pu avoir un véritable page-turner, mais ce rythme est cassé, haché, par un trop grand soucis du détail. Dommage...
 
Les personnages quant à eux, bien que très forts et à la psychologie fouillée, sont parfois un peu trop caricaturés. Dommage aussi...

Une fin qui n'en n'est pas une...

Malgré ces quelques bémols, il n'en reste pas moins que je suis restée sur ma faim et que j'attendrai donc avec impatience la suite de ce roman, prévue aux éditions Albin Michel courant du premier trimestre 2016. Une aventure qui, comme l'a déjà expliqué l'auteur, se situera en grande partie en terre africaine, zone de prédilection de "l'Homme-Clou" ! Un Grangé qui devrait donc nous faire voyager un peu plus...
 
Pour rester et finir sur "Lontano", je ressors de ce livre avec un sentiment ambiguë: sceptique et enchantée ! Antinomique me direz-vous ? Oui, clairement ! Mais cela s'explique parfaitement: sceptique parce que trop long (trop détaillé en fait) mais enchantée parce que l'intrigue tient bien la route ! Elle est bonne, et aurait été très bonne avec une bonne centaine de pages en moins. Un pavé donc qui aurait pu être allégé et qui n'en aurait été que meilleur !



Editions: Albin Michel (9 septembre 2015)
800 pages
24,90€


4ème de couv'

Le père est le premier flic de France.
Le fils aîné bosse à la Crime. Le cadet règne sur les marchés financiers.
La petite soeur tapine dans les palaces. Chez les Morvan, la haine fait office de ciment familial. Pourtant, quand l Homme-Clou, le tueur mythique des années 70, ressurgit des limbes africaines, le clan doit se tenir les coudes.
Sur fond d intrigues financières, de trafics miniers, de magie yombé et de barbouzeries sinistres, les Morvan vont affronter un assassin hors norme, qui défie les lois du temps et de l espace. Ils vont surtout faire face à bien pire : leurs propres démons.
Les Atrides réglaient leurs comptes dans un bain de sang. Les Morvan enfouissent leurs morts sous les ors de la République.