Une vie dans des pages

mercredi 30 mars 2016

"Surtensions" Olivier Norek (Michel Lafon)



Amatrice de thrillers avant tout, rares sont les auteurs de polars qui retiennent mon attention (souvent trop calme et un peu lent pour moi ce genre littéraire...). Olivier Norek est l'exception qui confirme la règle ! Dans ses romans ça bouge comme j'aime, aucun temps mort à déplorer et (surtout) aucune longueur inutile !
 
Confidence pour confidence...
 
Eh bien c'est encore une fois du Norek, sans pour autant être du Norek... Je m'explique ! Après "Code 93" et "Territoires", on s'était habitué à s'immerger entièrement dans le 9-3. Seulement voilà, le 9-3 c'est bien sympa (ou pas...) comme cadre de romans (source inépuisable s'il en est), mais il faut savoir aussi se renouveler et Olivier a plus d'un tour dans sa plume ! Il a su s'arrêter à temps pour ne pas tomber dans le redite. Il eut été fastidieux d'écrire un troisième roman sur les mêmes bases (au risque de lasser un peu ses lecteurs) donc changement de cadre !
 
Evidemment le 9-3 reste présent ! Et pour cause ! Que serait une suite sans Coste et son équipe ? (Précision: une suite qui peut largement être lue comme un one-shot !). Cette équipe on l'aime et on veut TOUT savoir sur elle ! Donc en cela c'est du pur Norek, il ne lâche pas ses personnages et on peut dire que l'on est servi largement (trop peut-être, mais là je ne dirai rien pour ne pas trop en dévoiler, je vous laisse la surprise !).
 
Le changement s'opère donc dans le cadre...
 
A l'amour à la mort...
 
Finie la vie pure et dure de la banlieue, on change de cadre pour partir... En prison dans un premier temps (lieu tout aussi "sympathique" que le 9-3 !), puis on s'évade dans une histoire sombre de manipulation, de vengeance d'une sœur prête à tout pour sauver son frère de la prison...
 
Evidemment le 9-3 on le retrouve dans une enquête suivie par Coste et son équipe, mais de façon plus sobre, moins détaillée dans la vie de la banlieue. Cette enquête pourrait finalement avoir lieu n'importe où en France !
 
Deux histoires en un seul livre, avec un lien: Coste. Coste, ce flic de plus en plus ébranlé et de plus en plus fragile... Et, de ces deux histoires, naît une avalanche de mauvaises surprises, de mauvais moments, de choses plus dramatiques les unes que les autres ! Ca vous tombe dessus et, une fois dedans, on ne peut plus en sortir ! On veut savoir, et vite !
 
Du très bon Norek...
 
Que dire de ce que l'auteur fait subir à son équipe sans trop en dire ? Juste préciser qu'il ne les ménage pas, et il n'épargne pas non plus ses lecteurs ! Je vous préviens gentiment (mais sûrement): vous allez en "chier" ! Oui je sais, j'abuse de parler ainsi mais je ne vois pas d'autre mot, désolée !
 
Il est évident que l'on ne change pas le style et l'écriture d'un auteur quand c'est du tout bon, alors notre Norek on le garde ! Il enfonce juste un peu plus le clou ! Il gagne en assurance, en qualité d'écriture, en maturité !
 
On retrouve sa verve devenue légendaire pour ses adeptes (et je vous garantis qu'il y en a de plus en plus), son style direct, parfois haché mais toujours aussi addictif . Suspense et rebondissements inattendus, tout y est pour faire de ce roman un très bon polar ! Et un polar une fois de plus d'un réalisme inégalable.
 
Prêt à vous sentir en surtension complète ? Alors GO ! Foncez dessus, c'est du tout bon ! Norek monte d'un cran à chaque opus, alors si vous avez aimé les précédents, imaginez ce que celui-ci peut donner...




Editeur: Michel Lafon (31 mars 2016)
505 pages
19€95


4ème de couv'

Cette sœur acceptera-t-elle le marché risqué qu'on lui propose pour faire évader son frère de la prison la plus dangereuse de France ? De quoi ce père sera-t-il capable pour sauver sa famille des quatre prédateurs qui ont fait irruption dans sa maison et qui comptent y rester ? Comment cinq criminels, un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur se retrouvent-ils dans une même histoire et pourquoi Coste fonce-t-il dans ce nid de vipères, mettant en danger ceux qui comptent le plus pour lui ?
Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance...

vendredi 18 mars 2016

"Jeux tue ils" Muriel Houri (Flamant Noir)

 
 
Totalement diabolique. Redoutablement efficace.
 
Anxiogène à souhait...
 
Ici pas de thriller pur et dur à la rapidité que j'affectionne tant, mais simplement un thriller psychologique qui prend son temps. Simplement ? Non, évidemment ! Bien plus que cela en fait vu que je l'ai dévoré en deux jours ! Je peux donc aisément parler d'une excellent thriller psychologique !
 
Muriel Houri tisse une trame dense autour de ses lecteurs et il devient rapidement impossible de se libérer, de sortir de cette toile un peu trop serrée qui vous coupe le souffle, vous enserre sans espoir de répit. Il n'est pas exagéré de dire que ce livre est parfaitement anxiogène (j'insiste sur le terme parfaitement) et carrément addictif ! Bref, impossible à lâcher...
 
Une intrigue efficace...
 
Alice. Tout tourne finalement autour de ce personnage central. On vit ses angoisses, on vit ses peurs, on vit son enquête, on vit sa quête. Avec elle on tremble, on s'indigne, on veut voler dans certaines plumes, elle devient presque un double avec lequel on finirait quasiment par se confondre...
 
Après avoir perdu sa fille dans un accident, la vie d'Alice devient bien sinistre... Certes il lui reste son fils et son mari qu'elle aime par dessus tout, mais sans boulot et avec une seule amie, les journées son bien longues... Cependant tout bascule lorsqu'elle trouve un papier lui laissant penser que son mari la trompe, et que de là suivent des SMS et autres menaces qui la plongent dans une succession de doutes. Son mari est-il ce qu'elle croit qu'il est ? Sa vie est-elle si simple ? Tout cela ne serait il pas construit sur une succession de mensonges et de faux-semblants ? Autant de mystères qu'elle va s'efforcer d'éclaircir pour comprendre !
 
A partir de là, l'intrigue de ce roman devient carrément machiavélique ! A la fois simple, parce que tournant autour d'un personnage unique, et complexe par la force que Muriel Houri donne à ses personnages secondaires, elle est d'une redoutable efficacité ! Tout est bien huilé, bien ficelé, passionnant ! Et le suspense poignant jusqu'au bout ! Ca percute, ça claque, on en redemande !
 
Un grand bond en avant...
 
J'ai découvert l'auteure avec son très bon  "Menace"  et pourtant avec ce livre je me suis demandé si je lisais bien la même personne ! En effet elle a clairement franchi un cap qui la fait entrer dans la cour des grandes dames du thriller psychologique. Son style s'est affiné, étoffé, sa plume a gagné en assurance, quant au développement qu'elle donne à son histoire, il prouve bien qu'elle a fortement gagné en aisance !
 
Une chose cependant reste identique (pour le plus grand bonheur de la lectrice que je suis): son goût pour les fins surprenantes, totalement inattendues !
 
Diabolique !!! Et très bon !!!
 


Editeur: Flamant Noir (décembre 2015)
16€

4ème de couv'
 
Alice, mariée à Julien et mère de deux enfants, mène une vie sans intérêt depuis le décès de sa fille, survenu un an plus tôt. Un soir, au cours d’une fête organisée chez elle, alors qu’elle est endormie sur le canapé, on glisse un papier dans sa main. A son réveil, elle découvre qu’il s’agit d’un échange de mails entre son mari et une autre femme... Une certaine Myriam, qu’elle ne connaît pas. Alice n’en parle à personne. Quelques mois plus tard, elle reçoit un message sur son téléphone portable : MYRIAM EST MORTE... Elle croit d’abord à une mauvaise blague, mais les messages se poursuivent et deviennent menaçants. On veut qu’elle comprenne, qu’elle devine, qu’elle sache. Tous les moyens sont utilisés contre elle pour la déstabiliser et lui faire peur. Qui se cache derrière cette mise en scène ? Que doit-elle découvrir ? Et pourquoi ? Autant de questions qui la forcent à suivre le jeu de piste qu’on lui impose sans en parler à personne. Elle doit se taire... Alors, quant au fil de ses découvertes le passé de ses proches se trouble, Alice comprend qu’elle va devoir être très prudente. Dorénavant, le mensonge et le danger sont partout. Et le temps est compté...

jeudi 17 mars 2016

"Soul of London" Gaëlle Perrin-Guillet (Fleur Sauvage)

 
 
 
Prenez une petite dose de l'histoire de Jack l'éventreur (pour vous plonger dans le Londres de la fin du XIXème siècle), ajoutez-y un zest des livres de Sir Conan Doyle (pour que cette plongée dans un autre temps et dans d'autres lieux soit parfaite), et vous obtiendrez la recette du nouveau roman de Gaëlle Perrin-Guillet ! Elle en a des cordes à son arc cette nana, et je vous garantis de nombreuses surprises toutes plus agréables les unes que les autres ! Après du thriller pur et dur, un livre jeunesse, elle nous livre encore un roman d'un genre différent !
 
Une idée originale et pour le moins inattendue...
 
Des chiens disparaissent dans les rues de Londres et sont retrouvés trucidés de façon atroce avant d'être retrouvés dans l'Underground, et quand vient le moment de découvrir également des êtres humains (et surtout une fillette), la panique menace d'atteindre de nouveau la population londonienne, déjà bien traumatisée par les actes de Jack L'éventreur !

En parallèle une jeune fille de bonne famille est assassinée et sa sœur veut tout mettre en œuvre pour retrouver l'assassin, connaître les raisons. Meurtre crapuleux ou pas ?
 
Ces deux enquêtes reviennent, presque de droit, à Henry Wilkes, un flic handicapé physiquement mais qui a un flair digne de Sherlock Holmes. Et comme tout Sherlock qui se respecte, il se fait aider dans ses recherches par son propre Dr Watson, le jeune Billy qu'il a recueilli dans la rue (un jeune orphelin au feeling surprenant).
 
La première surprise: l'époque !
 
Quand Gaëlle change de style, elle change tout par la même occasion ! Là elle nous emmène dans le Londres du XIXème siècle, et c'est un exercice de style sacrément culotté car aucun droit à l'erreur, il faut se documenter à fond pour ne pas commettre d'erreur !
 
Et comme cette donzelle est une sacrée bosseuse elle a osé cet exercice et l'a réussi avec brio ! A peine quelques pages de lues et vous changez d'époque ! Vous oubliez tout de son quotidien et vous vous offrez un voyage spatio-temporel exceptionnel !
 
La seconde surprise: un polar d'enfer !
 
Le récit est rondement mené par la plume talentueuse de l'auteure. Un roman policier passionnant et hautement surprenant (quand on connaît les précédents écrits de Gaëlle) ! Le suspens va crescendo, la tension est permanente, le rythme est excellent, et pourtant les cadavres ne courent pas les rues ! C'est en cela que ce récit est une vraie surprise et une belle révélation.

J'ai eu le sentiment de retrouver mes premières lectures en terme de roman policier, puisque dans ma jeunesse je dévorais Conan Doyle ou autre Agatha Christie, et ce fut un véritable plaisir ! Un régal absolu !
 
Fascinant et séduisant, voici les deux mots qui me viennent à l'esprit à la fermeture de ce roman.
 
Quand le Diable rôde, ne trainez jamais de nuit dans les rues de Londres... Vous pourriez le regretter... Ou pas...




 
4ème de couv'

Londres, 1892.
Un climat de peur.
Un flic qui boîte et un jeune orphelin.
Tous deux face à un meurtre...
... dont il ne fallait plus parler
.




 
 
 

mercredi 16 mars 2016

"L'amante d'Etretat" Stanislas Petrosky (L'Atelier Mosésu)




Petite précision importante avant de démarrer: je ne suis pas une adepte des nouvelles ou autres novellas, un peu court pour faire passer les émotions nécessaires, un peu court pour entrer réellement dans l'histoire, un peu court pour que le récit soit complet à mon sens, mais chacun a droit à sa part d'erreur ! Et là j'accepte de dire que je me trompais sur toute la ligne, je viens de prendre une vraie claque !
 
Un auteur qui confirme son talent...
 
J'ai découvert Stanislas (sans savoir au départ qui il était réellement) avec "Ravensbrück mon amour" (un véritable choc !) et je suis tombée sous le charme de sa plume. C'est donc avec un intérêt certain que je me suis plongée dans ce récit et j'ai retrouvé non seulement une plume magnifique mais également un récit totalement différent et tout aussi prenant et surprenant !
 
Une novella noire, une descente aux enfers (assistée... ou pas !)
 
Isabelle prend un mauvais départ dans la vie: père violent et alcoolique, mère dépressive (on le serait à moins). De cette enfance triste elle ne ressort pas indemne, mais le jour où elle rencontre Frédéric c'est comme une renaissance, elle s'y accroche comme à une bouée de sauvetage, il devient son grand, seul et unique amour, sa famille, sa vie !
 
Seulement voilà, quand le sort s'acharne sur une personne il ne la lâche pas si facilement ! Et quand Frédéric vient à disparaître c'est évidemment le drame pour Isabelle. Tout s'écroule, sa vie perd tout son sens...
 
Une analyse sans concession...
 
Dans ce récit, Stanislas n'épargne pas ses lecteurs, il leur livre une histoire noire, sordide, un regard tragique sur l'amour et sur la mort. Rien de gai dans tout cela mais des mots justes, forts et poignants. Face à la mort, quand on aime plus que tout, personne ne sait comment il réagirait ! Ici on doit donc faire face à la descente aux enfers d'Isabelle. Dépression, drogue, alcool, tentatives de suicide, bref, vous l'aurez compris, il s'agit bien d'un roman noir ! D'une analyse d'une part sombre de l'âme humaine...
 
Ce tableau noir est servi par une plume très agréable à lire (même si parfois les circonstances sont difficiles à affronter car Stanislas réveille en nous une profonde empathie), mais il n'y a pas que cela qui fait le charme de l'histoire ! N'oublions pas que Stanislas n'est autre que Sébastien Mousse, l'éditeur de l'Atelier Mosésu, et qu'il évolue dans le milieu du suspense par ses publications... Il joue donc lui aussi avec le suspense, et surtout avec une fin qui vous laissera sur le c** (il réserve également quelques clins d'œil aux lecteurs des livres qu'il édite...)
 
Une belle surprise !
 
Bref et concis, bien construite et bien écrit, sombre et surprenant, ce récit ne vous laissera pas indifférent, vous n'en sortirez pas indemne !
 
A lire. Indubitablement !
 

Editeur: L'Atelier Mosésu
120 pages
8€
 
 
4ème de couv'

Isabelle et Frédéric vivent une des plus belles histoires d’amour qui soit, passionnée et fusionnelle. Mais un jour où Frédéric part s’adonner à sa passion, la planche à voile, il disparaît corps et bien en mer. Isabelle va doucement mais sûrement sombrer dans la folie sans l’homme qu’elle aime.

Stanislas Petrosky nous entraîne dans les méandres de la dépression. Jusqu’où le manque de l’être aimé peut-il mener ?
Mais l’auteur venant du monde du polar, il se pourrait que L’Amante d’Étretat ne soit pas qu’une simple histoire d’amour tragique.

jeudi 3 mars 2016

"De force" Karine Giebel (Belfond)



Finir un livre et se retrouver en panne sèche devant son clavier, ça c'est fait ! Alors on se concentre, le livre est fini mais je suis encore dedans, Karine me retient... "De force" ! Je vais m'en sortir, oui c'est juste une question de volonté et de temps ! Mais c'est tellement difficile quand un livre est si fort, si puissant, de trouver des mots à la hauteur pour en parler... La barre est placée tellement haut que j'en ai le vertige !
 
Un véritable feu d'artifice d'émotions...
 
Voici donc le petit nouveau de Karine Giebel, de Madame Karine Giebel ! Certainement l'une des parutions les plus attendues par les adeptes du thriller dans une année littéraire. La question étant la même à chaque fois: que va-t-elle nous réserver avec son nouvel opus ? Puisque ses lecteurs sont habitués maintenant, à chaque livre c'est la surprise, le renouveau, la magie d'une plume et de la sensibilité à fleur de peau...
 
Eh bien une fois encore Karine répond présente à nos attentes ! Ce livre est une vraie bombe qui vous explose en pleine figure ! Un feu d'artifice d'émotions va vous submerger, vous émerveiller, vous laisser sans voix, sans mots, perdus dans ces lignes où l'auteure vous retient... "De force" certes, mais pour le plus magique et déstabilisant moment de votre existence !
 
De la haute voltige...
 
L'histoire de ce huis-clos familial est simple et complexe à la fois. Chaque personnage a son histoire, son vécu, ses secrets, ses haines ou ses espoirs cachés...
 
Un femme meurt et laisse une lettre à son enfant. Jamais elle ne l'a aimé, aucun beau souvenir ne lui reste (bien au contraire) et au final...
"La haine. Voilà l'héritage qu'elle me laisse."
Armand Reynier, lui, a sans doute bien des choses à se reprocher ! A tel point qu'un homme sans pitié n'a de cesse de vouloir tout lui prendre. Afin de protéger ce qu'il a de plus cher au monde, sa fille Maud, il engage donc un garde du corps... Le spectacle peut commencer !
 
La simplicité réside dans le fait qu'il y a peu de personnages, la complexité dans le travail qui a été fait sur eux.
 
Peu de personnages donc dans ce roman et pourtant c'est grâce à eux que Karine Giebel nous propose un spectacle de haute voltige ! Elle les décortique au maximum, sonde la moindre petite parcelle de leur âme, et nous offre une histoire psychologiquement très fouillée et une intrigue jouant allègrement avec la perfection !

Un tableau noir mais magnifique...
 
Je viens de parler de perfection ? Oui oui, vous avez bien lu, c'est parfait ! Le suspense est poussé à son paroxysme, les personnages sont inégalables, la violence est présente (comme dans tout thriller) mais elle n'est quasiment que psychologique. Rien de dérangeant donc, si ce n'est ce malaise qui ne vous quittera pas du début à la fin mais que vous aimerez ressentir !
 
Le nouveau Giebel est un magnifique tableau noir servi par une plume magique qui vous ensorcèlera, ne pourra que vous subjuguer... "De force"... Ces deux mots que Karine nous assène à plusieurs reprises dans ses lignes et qui resteront gravés dans votre mémoire à jamais...
 
Un délice. Une merveille. Un coup de cœur énorme !
 

 

Editeur: Belfond (Mars 2016)
528 pages
19€50


4ème de couv'

Elle ne m'aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd'hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j'ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet. Car moi, j'ai voulu l'aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n'aime pas ainsi. Que m'a-t-elle donné ? Un prénom, un toit et deux repas par jour. Je ne garderai rien, c'est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j'ai vu le jour un 15 mai. De mère indigne. Et de père inconnu. Lorsque j'arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d'entrer. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu'un tabouret au centre de la pièce. J'essuie mes larmes, je m'approche. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l'enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. Deux feuilles. Ecrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n'a plus aucune limite. La haine. Voilà l'héritage qu'elle me laisse.