Une vie dans des pages

vendredi 30 juin 2017



Nicolas Lebel... C'est le mec tu le rencontres une fois et il entre définitivement dans ton cœur ! Tu lis un de ses livres et il te les faut tous parce que tu tombes amoureux de sa plume (et de ses personnages !). Alors quand un nouveau "bébé" sort, eh bien tu le dévores !

Bon, ça c'était l'aparté entre nous, mais si je parlais du dit livre (il semblerait que ce soit le but d'une chronique quand même 😉).

Mehrlicht un jour, Mehrlicht toujours !!!

Mehrlicht c'est LE FLIC par excellence ! Celui qu'on aime retrouver juste parce qu'il est imbuvable et à mourir de rire avec son humour (parfois à deux balles mais si caustique et si drôle !). Imbuvable avec ses collègues mais aussi (et surtout) avec ses stagiaires, et la "petite nouvelle" ne fera pas exception...

"- Non, il s'est fait dézinguer, estourbir, bousiller, repasser, refroidir, plomber, ratatiner... Les tripes à l'air et l'âme au vent, vous voyez ?"

Mehrlicht c'est ça (et bien plus !) tout au long du roman, et franchement j'ai pris un pied d'enfer avec lui (enfin littérairement parlant évidemment !). Si j'osais je dirais que Mehrlicht est à Lebel ce que Coste est à Norek (mais parler de Norek dans une chronique réservée à Lebel c'est moche de ma part... Les initiés jugeront 😜). Disons donc que je ne peux concevoir Lebel sans son héros fétiche...

Un roman intelligent !

Eh non, Nicolas Lebel ce n'est pas que de l'humour (j'insiste: parfois à deux balles mais toujours à "se pisser dessus"). 

Nicolas Lebel c'est aussi un puits de sciences, de recherches, un mec qui t'embarques dans une histoire dingue mais riche en références, en recherches, en culture sur tout ce qui concerne l'IRA (puisque c'est de cela qu'il s'agit ici). Il t'en mets plein la vue et tu apprends plein de choses ! Ce roman il est juste intelligent, extrêmement bien construit (puisqu'on passe d'un passé qui décime  à une actualité qui tue encore !). Le tout est très instructif et jubilatoire !

Une intrigue en deux temps...

Je parlais d'un roman bien construit, et pour cause ! L'auteur nous balade sur deux lieux, deux époques, avec deux intrigues différentes. Mais deux intrigues qui vont évidemment se rejoindre et tout ceci est fait de façon crédible (ce qui n'est pas évident quand on part de l'Irlande en pleine période d'attentats de l'IRA et que l'on arrive à Paris des décennies plus tard). Mais Lebel c'est le mec qui arrive à tout (y compris à ses fins !) et il te manipule en beauté. L'une comme l'autre, ces intrigues m'ont captivée et l'idée du tueur pyromane est excellente. Mais chut, je n'en dis pas plus pour ne rien révéler ! Ce serait trop dommage...

Quant au style Lebel (un petit mot dessus s'impose), c'est du bonheur en barre ! L'humour est là ok, mais ça va bien plus loin parce que ce mec il est intelligent et cultivé ! De plus il sait également tenir son lecteur en haleine avec des phrases courtes et un suspense permanent allant crescendo. Son petit leprechaun maléfique (pas celui qui écrirait ses romans à sa place comme le disent certaines légendes urbaines, mais celui qui sème la terreur dans ce roman)  fait le job et c'est parfait, nickel, impeccable. Bref ! Du tout bon sur toute la ligne !!! 

Les clés d'un bon suspense sont le qui, le pourquoi et le comment. Le qui et le pourquoi se révèlent petit à petit. Le comment ne viendra que dans un final très "chaud patate", et le boum qui va se faire dans ta tête,ami lecteur, portera un nom: la jubilation ! Celle d'avoir lu un très bon polar !




Editions: Marabout (Mai 2017)
416 pages
19€90

4ème de couv'


Paris, jeudi 24 mars 2016  : à quelques jours du dimanche de Pâques, le cadavre d’un homme d’une soixantaine d’années est retrouvé dans un pub parisien, une balle dans chaque genou, une troisième dans le front.

À l’autopsie, on découvre sur son corps une fresque d’entrelacs celtiques et de slogans nationalistes nord-irlandais. Trois lettres barrent ses épaules  : IRA.

Le capitaine Mehrlicht fait la grimace. Enquêter sur un groupe terroriste irlandais en plein état d’urgence ne va pas être une partie de plaisir. D’autant que ce conflit irlandais remonte un peu.

Dans ce quatrième opus, Nicolas Lebel nous entraîne sur la piste d’un un assassin pyromane, un monstre né dans les années 70 de la violence des affrontements en Irlande du Nord, qui sème incendie, chaos et mort dans son sillage, et revient aujourd’hui rallumer les feux de la discorde à travers la capitale

jeudi 22 juin 2017

"Ne dis rien à papa" François-Xavier Dillard (Belfond)



Un viol. Une famille (quasi) entièrement assassinée sauvagement en Australie. Des médecins tués en France dans des souffrances atroces.

Une base en béton armé !

Pas mal non comme entrée en matière ? Et si on en rajoutait une couche... Un secret de famille gardé précieusement enfoui !

Eh bien voilà, avec tout cela on a des bases en béton armé pour un excellent thriller. Un thriller qui dépote grave. Un thriller qui déchire sa race ! Ce n'est plus un secret pour personne, j'aime fort les thrillers qui "déménagent", eh bien là j'ai été servie ! Grandement servie ! "Ne dis rien à papa": 1 - Sandra: 0 ! Vaincue par KO ! Uppercut sévère et direct au tapis !

Un rythme effréné...

Bon évidemment pour que ça dépote il faut du rythme ! Pas de soucis, on y va pied au plancher ! Dans ce roman à tiroirs où plusieurs histoires s'emmêlent (pour mieux se rejoindre) tout va vite, très vite ! François- Xavier Dillard nous balade dans une danse de mots endiablée. Des mots terrifiants qui vous prennent aux tripes et vous font trembler d'effroi (et d'horreur parfois).

Aucun temps mort. Des chapitres assez courts qui maintiennent le cap de la vitesse. Un train d'enfer qui fait que l'on ne peut lâcher ces pages qui se tournent presque contre votre gré et vous enfoncent peu à peu dans le pire cauchemar que vous puissiez imaginer.

Un thriller psychologique de haut vol...

Ici difficile de parler de suspense intense (encore que la fin est impossible à imaginer). En effet on devine assez rapidement le lien entre les différentes histoires (grâce aux indices distillés par l'auteur, avec une certaine parcimonie malgré tout). Le suspense existe, certes, mais il n'est pas le point le plus fort du récit. Ce roman trouve sa perfection dans le côté psychologique qui va crescendo et dans son issue poignante, diabolique, effrayante. Dans sa narration aussi qui vous glace le sang, vous dresse les cheveux sur la tête, vous fait trembler de bout en bout De la première à la dernière scène...

Claque assurée ! Foncez !



Éditions: Belfond (15 juin 2017)
320 pages
18€50


4ème de couv'

L'instinct maternel est l'arme la plus puissante au monde. Surtout quand on la retourne contre ses propres enfants. 
Quatre jours et quatre nuits se sont écoulés avant que la police ne retrouve la victime dans cette ferme isolée. Quatre jours et quatre nuits de cauchemars, de douleurs et de souffrances, peuplés de cris et de visons imaginaires en face de ce jardin dans lequel elle a été enterrée vivante. 

Sur un autre continent, loin de cet enfer, Fanny vit avec son mari et leurs jumeaux Victor et Arno. Leur existence bien réglée serait parfaite si elle ne percevait pas, au travers des affrontements qui éclatent sans cesse entre ses enfants, chez l'un, une propension à la mélancolie et, chez l'autre un véritable penchant pour le mal. Chaque jour elle se dit qu'elle ne pourra plus supporter une nouvelle crise de violence, ces cris qui la replongent au cœur d'images qu'elle voudrait tant oublier... À n'importe quel prix... 

Et lorsqu'un nouveau voisin s'installe dans la grande maison, elle souhaite offrir le portrait d'une famille parfaite. Mais chaque famille a son secret et le sien est le plus terrible qui puisse exister. 

lundi 19 juin 2017

"Sharko" Franck Thilliez (Fleuve Noir)



Deux ou trois questions à l'auteur me taraudent depuis longtemps, peut-être que si je les pose j'aurais des réponses... Je me jette donc à l'eau: "Monsieur Thilliez, vos nuits se passent comment ? Sereines ? Peuplées de scènes plus horribles les unes que les autres ? Et dans vos journées, les gens ne vous fuient pas trop ? Vous ne leur faites pas trop peur ? Non parce que sérieux, quand on écrit des choses pareilles on doit en faire flipper plus d'un 😛"

Bon, trêve de plaisanterie ! Parlons un peu de ce livre, qui envoie évidemment du lourd, mais avec le Monsieur on a l'habitude maintenant...

Du pur Thilliez comme... Je l'adore !

Cela ne fait aucun doute, avec "Sharko" on se retrouve avec du Thilliez pur et dur (mais rien que le titre le laisser présager !). Si je devais donner une définition de "Thilliez pur et dur" ce serait à peu près ça: de l'hémoglobine (ben là coco tu vas être servi !!!), une intrigue à couper le souffle (pas mieux ! on l'a aussi), une dose de scientifique limite crédible (et pourtant... parce que le Monsieur il sait de quoi il parle et il n'invente pas tout !). 

Mais le "Thiliez pur et dur" c'est aussi et surtout celui qui te met la tête à l'envers, l'estomac en vrac et qui fait de tes nuits de très longs moments de solitude tant tu as du mal à oublier certaines scènes avant de t'endormir !

Et, pour finir, du "Thilliez pur et dur" ce sont des personnages forts, parfaitement campés, des personnages auxquels tu t'attaches même si parfois ils t'effraient un peu.

Eh bien voilà, toute la définition du terme on l'a dans "Sharko", avec la même puissance, la même intensité, que dans "Train d'enfer pour ange rouge", qui restera pour moi l'inoubliable et parfait roman de l'auteur. 

Quand la mort se cache... derrière LE mort...

Je ne vais pas vous paraphraser la 4ème de couverture, il suffit de la lire pour savoir que Lucie tue un homme, que Franck fait tout pour la couvrir, et que c'est là le point de départ d'une enquête éprouvante pour le couple. Une enquête qui va, encore une fois, les mener aux portes de l'enfer.

Parce que derrière ce premier cadavre se cache une sorte de société secrète et parallèle, des gens qui se prennent pour des... Non, je ne dis rien, je ne veux pas déflorer d'intrigue ce serait dommage ! Mais cette enquête est, je vous le promets, extrêmement bien ficelée, les méchants sont on ne peut plus effrayants, et un merveilleux moment de lecture est largement au rendez-vous !

Du sang, toujours du sang, encore du sang...

On le sait, ça saigne dans les livres de Franck Thilliez (qui pour autant ne tombe jamais dans le gore inutile). Mais si cette fois le sang était l'essence même du roman, LA chose qui terrifie ? Et si cette chose remontait bien loin en arrière et pouvait nous faire "flipper grave" ? Eh bien si c'était le cas on serait pas très bien dans nos baskets et... en fermant ce roman on N'EST PAS très bien dans ses baskets, on n'en ressort pas totalement indemne !

Une tension constante. Notre couple fétiche toujours fidèle à lui même, plus fort et plus uni que jamais. Un style parfait. Des rebondissements et une intrigue forte. Voilà ce que nous offre une fois de plus Franck Thilliez ! Du grand art !!!



Editions: Fleuve Noir
576 pages
21€90


4ème de couv'


" Sharko comparait toujours les premiers jours d'une enquête à une partie de chasse.

Ils étaient la meute de chiens stimulés par les cors, qui s'élancent à la poursuite du gibier.
À la différence près que, cette fois, le gibier, c'était eux. "



Eux, c'est Lucie Henebelle et Franck Sharko, flics aux 36 quai des Orfèvres, unis à la ville comme à la scène, parents de deux petits garçons. 
Lucie n'a pas eu le choix : en dehors de toute procédure légale, dans une cave perdue en banlieue sud de Paris, elle a tué un homme. Que Franck ignore pourquoi elle se trouvait là à ce moment précis importe peu : pour protéger Lucie, il a maquillé la scène de crime. Une scène désormais digne d'être confiée au 36, car l'homme abattu n'avait semble-t-il rien d'un citoyen ordinaire et il a fallu lui inventer une mort à sa mesure. 
Lucie, Franck et leur équipe vont donc récupérer l'enquête et s'enfoncer dans les brumes de plus en plus épaisses de la noirceur humaine. Cette enquête autour du meurtre qu'à deux ils ont commis pourrait bien sonner le glas de leur intégrité, de leur équilibre, et souffler comme un château de cartes le fragile édifice qu'ils s'étaient efforcés de bâtir. 

samedi 3 juin 2017

"Malgré elle" David-James Kennedy (Fleuve Noir)



David-James Kennedy fut une révélation avec "Ressacs". Un livre qui m'avait subjuguée, et là il revient en force avec un roman encore plus rythmé, plus abouti et totalement addictif ! Une merveille à l'état pur ! Un bijou du genre ! Bref, une bombe qui vous balance une grosse déflagration en pleine tronche !!!

Ce petit goût acidulé de divine sucrerie laissé par son premier roman m'est revenu avec une saveur encore plus intense, j'ai dévoré "Malgré elle" avec une gourmandise non dissimulée et j'attends déjà avec impatience un troisième opus qui pourrait, pourquoi pas, faire suite à celui-ci...


Quand le passé rejoint le présent ça déménage !

1989. Paris. Un lycée huppé. Une bande de potes. Emma et Tom. Emma et les garçons en général. Une soirée qui vire au cauchemar.
2015. Un appel au secours adressé à Tom. Un mort (enfin un premier mort devrais-je dire). Le cauchemar revient. Différent. Intense. Dangereux. Emma et Tom de nouveau. Une course poursuite qui nous balade dans différents pays. 

Voilà, le décor est posé et à partir de là je vous garantis une intrigue à couper le souffle, un roman que l'on ne peut plus lâcher tant l'intensité et le rythme vous prennent aux tripes. Si j'osais je dirais que c'est un vrai truc de malade ! (Ah oui j'ai osé, je l'ai dit !)

Un pas en avant deux pas en arrière !

Avec "Malgré elle", David-James Kennedy nous propose un intrigue sous forme de jeu de piste (voire presque de jeu de rôle, tant on se met à la place des personnages) qui ressemblerait à "tu avances d'une case et tu recules automatiquement de deux". En effet à chaque fois qu'un élément semble trouver sa place et bien s'imbriquer dans l'intrigue, un autre vient prendre sa place et nous perdre de nouveau, à l'image d'un puzzle monochrome qui semblerait être impossible à reconstituer...

Mais impossible n'est pas français pour un auteur de génie ! Alors ce dernier nous guide pas à pas et retombe systématiquement sur ses pattes pour nous livrer une intrigue insensée mais si crédible à la fois (et par là même diaboliquement effrayante !). Il nous entraîne dans une folie douce à un rythme d'enfer et c'est un bonheur de chaque instant ! Mon cœur a eu quelques loupés (plusieurs symptômes m'ont parfois laissé croire à la crise cardiaque imminente), mais j'ai tenu le choc: juste pour pouvoir aller au bout et comprendre !

Un thriller classique qui tourne à la folie scientifique !


C'est par une trame classique que l'auteur démarre son œuvre, mais il la tisse avec une minutie extrême et la fait évoluer peu à peu vers un thriller scientifique complexe. Complexe certes, mais largement abordable grâce à une plume précise, efficace et d'une grande clarté. Un vrai magicien des mots livrant un récit  qui va de rebondissements surprenants en rebondissements encore plus surprenants. 

Quand un passé relativement simple (mais flou) rejoint un présent empli de machinations diaboliques, on se retrouve avec un roman magistral dans les mains. Un thriller captivant qui puise sa force et son intensité dans des ramifications scientifiques effrayantes. Une intrigue fouillée et si prenante que je vous conseille de l'aborder en vacances (ou de demander des RTT à votre patron) car vous ne le lâcherez pas d'un iota jusqu'au mot fin !

ENORMISSIME ! (Oui je sais, ce mot n'existe pas mais je l'invente juste pour "Malgré elle" parce qu'il le mérite !)




Editions: Fleuve Noir
576 pages
20€50

4ème de couv'


Paris, 1989. Au très chic lycée Henri-IV, les réputations se font et se défont. La magnétique Emma n'a pas conscience du pouvoir d'attraction qu'elle exerce sur les garçons. Yann. Arno. Manu... La liste de ses prétendants est longue. Mais c'est en Tom, ado solaire fou de sensations fortes, qu'elle a trouvé un alter ego. Lui qui la connaît si bien. 


Un drame va survenir et assombrir le tableau de cette adolescence parfaite. 

Paris, 2015. Les chemins se sont séparés. Tom est resté ce casse-cou qui faisait tomber les filles, profitant de la revente de sa boîte pour se laisser le temps de vivre. Jusqu'à ce jour où Lukowski, ancien d'Henri-IV envers lequel Tom se sent redevable, laisse deux messages désespérés, l'implorant de le retrouver. 
Une fois sur place, il découvre la dépouille de son vieux camarade, flottant entre les rochers d'une lointaine côte suédoise. À l'intérieur de la maison voisine, un ordinateur portable et, sur l'écran, un défilé de photos accompagnées d'un mail menaçant. Emma ado, Emma adulte, Emma partout, sur chaque prise de vue. Qu'est devenue sa meilleure amie ? Qui était-elle réellement ? Pour qui et pour quoi devraient-ils tous payer après vingt-six ans ?